À 74 ans, Silvio Berlusconi n'est plus à un scandale près. Le dernier en date est plutôt embarrassant : il est soupçonné d'avoir monnayé les faveurs de prostituées mineures lors de parties fines. L'une d'entre elles, Ruby Rubacuori, fille d'immigrés marocains, est la chouchoute des médias, qui n'ont pas tardé à renommer l'affaire le Rubygate !
Dans une interview au quotidien Repubblica à Gênes, la jeune fille de 18 ans vient d'annoncer son mariage, qui se tiendra dans trois semaines. Après la mairie, elle convolerait devant l'église en juin avec son fiancé Luca Rizzo, un gérant de discothèque de 41 ans. La jeune femme souhaiterait ensuite reprendre "des études, finir le lycée et rester vivre à Gênes", selon l'AFP, qui reprend ses déclarations.
Ruby, de son vrai nom Karima El Mahroug, a connu une enfance malheureuse au Maroc. Elle révélait il y a quelques jours, dans une interview télévisée, avoir été violée par ses oncles puis chassée de son domicile par son père : "J'ai commencé à mentir sur mes origines, ma famille et mon âge. J'ai toujours dit que j'étais plus vieille que je ne le suis", expliquait-elle.
Au quotidien Repubblica, elle raconte ne pas être du tout préoccupée par l'enquête impliquant Silvio Berlusconi et ajoute même qu'elle a "hâte que le procès commence". Elle semble même trouver des excuses à celui que l'on surnomme Il Cavaliere : "Il est seul et combat la solitude, un peu comme je l'ai fait moi-même, j'ai payé pour avoir l'affection de mon père [en lui envoyant de l'argent pour l'aider, ndr], lui pour les jeunes filles."
Pour autant, la jeune femme a toujours nié avoir eu des rapports tarifés avec le milliardaire, et ce malgré les écoutes téléphoniques publiées par la presse, qui attestent du contraire. La semaine dernière, des documents officiels du parquet de Milan ont été publiés. On y découvrait le témoignage d'une autre jeune fille, une prostituée brésilienne notoire, Iris Berardi. Elle y décrivait ces fameuses parties fines, "les bunga-bunga", comme les appellerait Silvio Berlusconi.
Dans cette affaire, le président du Conseil italien est également soupçonné d'abus de fonction pour avoir fait libérer Ruby Rubacuori de garde à vue (suite à un vol de 3 000 euros à sa colocataire) en la faisant passer pour la nièce de Moubarak, le président égyptien.