Le retour aux affaires de la jeune maman Scarlett Johansson est pour le moins houleux. Quatre mois après son accouchement, la star hollywoodienne vient de signer coup sur coup deux gros projets. L'un concerne sans surprise Civil War, le troisième opus de la franchise Captain America – elle revient en Black Widow aux côtés de Chris Evans –, prévu dans nos salles pour le 4 mai 2016, alors que l'autre concerne l'adaptation américaine du célèbre manga Ghost in the Shell par Rupert Sanders (Blanche-Neige et le Chasseur).
Préférée à Margot Robbie dans le costume de Motoko Kusunagi, la star de Lucy aurait d'ailleurs signé pour un cachet de 10 millions de dollars. ScarJo le sait, il s'agit d'un défi de taille pour elle, car les fans – et ils sont très nombreux – attendent cette adaptation au tournant. Mais au-delà des talents de la belle Scarlett, c'est sa couleur de peau et son origine qui posent problème. Une pétition adressée aux studios Dreamworks demande à ce que le rôle principal de Ghost in the Shell soit confié à une actrice d'origine asiatique (comme Rinko Kikuchi, de Pacific Rim, par exemple) plutôt qu'à Scarlett Johansson. "Le film original a été réalisé au Japon et la plupart des personnages sont japonais. Alors pourquoi prendre une actrice blanche pour faire ce remake ?", se demande les auteurs de la pétition qui approche des 21 000 signatures souhaitées.
Alors que le débat sur les acteurs issues des minorités ethniques, notamment des communautés afro et latino, resurgit avec les nominations aux Oscars 2015 et les critiques faites à l'absence de diversité, cette pétition affirme que "les acteurs asiatiques n'obtiennent jamais de rôles principaux". "Selon une enquête, en 2013, seuls 4,4% des rôles attribués à Hollywood ont été joués par des acteurs d'origine asiatique", précisent les auteurs de cette attaque à l'encontre de DreamWorks. Une énième critique, symptomatique d'une industrie hollywoodienne qui n'arrive pas à endiguer le problème et à proposer des solutions, qui fait également écho au cas Exodus, lorsque Ridley Scott a été taxé de racisme pour avoir servi un casting trop blanc, loin d'être métissé comme l'intrigue de son film aurait dû l'y obliger.
Ces dernières années, le sujet de la présence des femmes a déjà alimenté bon nombre de débats, les défenseurs arguant qu'il n'y avait pas assez de confiance placée en ces cinéastes trop rares, alors que les actrices qui dépassaient un certain âge héritaient de rôles souvent sans envergure. Les comédiens issus des minorités ethniques ont également alimenté cette rébellion contre Hollywood, qui ne leur proposerait que des rôles mineurs ou alors des partitions dans des films évoquant leurs communautés respectives.