Suite à la décision de l'actionnaire principal de Skyrock, Axa Private Equity, de démettre de ses fonctions le fondateur Pierre Bellanger, la station ne décolère pas. Les auditeurs, les artistes se mobilisent, et, sur place, Bellanger et ses collaborateurs organisent la résistance.
Marc Laufer a été nommé à la place de Bellanger et son objectif est de restaurer la rentabilité de la station. Précédé d'une réputation de cost-killer, il n'est pas ce qu'on pourrait appeler le "bienvenu". Ce mercredi matin, il n'a pas pu prendre ses fonctions, comme il l'explique sur LePoint.fr : "Un petit comité d'accueil m'a empêché d'entrer (...) Je n'ai pas insisté (...) Il faut attendre que la situation passionnelle se calme."
Notre confrère Emmanuel Berretta en profite pour lui demander quelles seront ses premières décisions et s'il vient bien, comme il a été dit, pour supprimer 50 postes sur 200 : "Je ne suis pas un adepte du 'Low cost', mais un pratiquant du 'just cost'. Donc, je viens ajuster les coûts au chiffre d'affaires. Pour autant, je n'ai aucun plan préconçu tant que je n'ai pas pris la mesure de la situation de Skyrock." Le nouveau directeur général assure ne rien vouloir changer à l'antenne de Skyrock parce que ça marche et ne pas venir non plus avec son équipe.
La situation financière de la radio n'est pas des plus sereines. En octobre, le conseil d'État confirmait une condamnation de Skyrock par le CSA à 200 000 euros d'amende. Une amende infligée après la diffusion de propos très crus décrivant une fellation, en décembre 2007, entre 21h07 et 21h37.
En dehors des problèmes financiers évoqués, le conseil d'administration a-t-il voulu, aussi, se "débarrasser" de Bellanger suite à sa condamnation au pénal ? Pierre Bellanger a été condamné le 5 février 2010 par la Cour d'Appel de Paris à trois ans de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende pour "corruption de mineure". Nous ne savons pas si Bellanger s'est pourvu en cassation - ce qui rendrait alors la décision de la cour d'appel non définitive et Bellanger innocent des faits reprochés... - suite à cette décision de la cour d'appel, décision amoindrie par rapport à celle prise par les magistrats du tribunal correctionnel de Paris en première instance en novembre 2008, qui le condamnait à quatre ans d'emprisonnement dont un an ferme et 15 000 euros d'amende.