Stéphane Guillon a remporté lundi 6 février le Globe de Cristal du meilleur one-man show pour son spectacle Liberté (très) surveillée. Invité sur scène, l'humoriste n'a pas manqué de se faire très politique, ironisant sur Nicolas Sarkozy et son gouvernement, et revenant sur la petite phrase du ministre de l'Intérieur Claude Guéant pour qui "toutes les civilisations ne se valent pas". Guillon ne peut s'empêcher de remarquer : "Quand je regarde la soirée de ce soir, le mélange de cultures, de civilisations (...), je me dis que c'est un très beau bras d'honneur à M. Guéant." Le tout avant de joindre le geste à la parole, telle M.I.A. en plein half time show du Super Bowl. Problème, le bras d'honneur de Guillon ne passera pas à l'écran. L'humoriste dénonce une censure !
La cérémonie était diffusée avec une petite heure de différé par France 3. Le temps pour la chaîne de couper le passage incriminé. À la place du geste de Guillon, les spectateurs ont eu droit au plan d'une jeune fille attablée, la tête entre ses mains, d'un intérêt très limité. Sur Twitter, l'humoriste réagit vivement : "J'apprends à l'instant qu'une partie de mes remerciements aux Globes de Cristal a été censurée par la production... de mieux en mieux !" Et de préciser : "Il s'agissait d'un geste du bras, réalisé tout en finesse, à l'intention de M. Guéant, pour ses propos nauséeux de ces derniers mois."
Ce mardi 7 février après-midi, France 3 dément, également sur Twitter, en s'adressant directement à Stéphane Guillon : "Vous serez toujours le bienvenu sur nos antennes, (...) le réalisateur utilisait différentes caméras et avait optionné un autre plan au moment de la fin de votre intervention", se justifie la chaîne. Oserons-nous dénoncer un très mauvais "optionnage" du réal' de France 3 ? Oui. On ne comprend pas l'intérêt de voir cette pauvre fille, visiblement au bout du rouleau, plutôt que quelqu'un applaudissant la fin de l'intervention de Guillon. Un choix de réalisation plus logique à défendre.
Dernièrement, Stéphane Guillon faisait face à plus grave en termes de censure : les affiches des dernières représentations de son one-man show, accompagnées du slogan En mai 2012, Stéphane Guillon s'en va aussi..., ont été arrachées du métro parisien, jugées trop politiques, par la régie Metrobus. Elle ont depuis été diffusées grâce au soutien de l'afficheur JCDecaux.