Ce samedi 27 avril, Teddy Riner décrochait son troisième titre de champion d'Europe à Budapest. Le tout alors qu'il était handicapé par une pubalgie et une hernie inguinale. Pourtant, le colosse n'aura jamais été accroché tout au long d'une journée qui a vu la plupart de ses adversaires se faire éliminer en refusant le combat. De quoi vexer, voir humilier les dits adversaires... Désormais, repos et entraînement très spécial sont au menu du prodige.
Le jeune homme, qui s'était durement préparé pour ce grand rendez-vous, n'avait pourtant rien laisser transparaître dans ses entretiens où il n'hésitait pourtant pas à révéler qu'il était fan de Roch Voisine et un gros bébé au côté de sa belle Luthna. "C'est frustrant de se préparer un mois et demi, deux mois, et se blesser une semaine avant. Je me suis dit 'non, on tente le tout pour le tout'. Je suis un homme de défis. Même s'il n'y avait pas la manière, j'ai pris le taureau par les cornes. Je suis content", a-t-il expliqué à L'Équipe 21 après son combat où on l'aura vu serrer les dents à plusieurs reprises, et se retrouver à terre par deux fois, sans que son adversaire ne marque de points.
Du côté de son entraîneur Franck Chambilly, c'est l'inquiétude qui dominait, au vu de la douleur que peuvent provoquer ce genre de blessures. L'encadrement se voulait cependant rassurant quant à la pubalgie, qui peut nécessiter jusqu'à trois mois de repos. Une chance qu'elle n'en soit qu'au début... La vigilance sera donc le mot d'ordre des prochaines semaines rappelle son coach à l'AFP : "Il faudra le lui rappeler! Même s'il faut qu'on soit derrière, c'est à lui d'être vraiment sérieux. Son corps, c'est sa Formule 1. C'est un combat de tous les jours et c'est peut-être le plus important pour lui. Ce qui n'était pas le cas avant."
Dans une semaine, Teddy Riner reprendra donc le chemin de l'entraînement, entre soins et séances de renforcement abdominale. Puis dans trois semaines, des ateliers très spécifiques et inattendus : "Il n'est pas comme les autres, il aime le défi, il aime jouer avec ça. C'est son moteur, il a besoin de ça. (...) On a prévu une préparation physique et technique à Paris en innovant, on a des trucs sympas à lui proposer, annonce Chambilly. On doit aller à Roland Garros jouer au tennis avec un préparateur physique de tennis, on doit aller à l'Insep, où on va faire du pousser de voitures et de l'haltérophilie..."
Un athlète hors normes, dans tous les sens du terme.