En avril dernier, Chris Copeland, joueur NBA des Pacers de l'Indiana était poignardé à la sortie d'une boite de nuit. Présents au même endroit, deux autres joueurs, des Hawks d'Atlanta, Pero Antic et Thabo Sefolosha. Lors d'une arrestation violente dont le motif reste inconnu, ce dernier a eu la jambe brisée. Devant la justice new-yorkaise, il accuse les policiers de brutalités...
Je peux te casser la gueule.
L'affaire avait à l'époque fait grand bruit. Chris Copeland s'était fait poignardé à la sortie du 1 Oak Club à New York. Si les forces de l'ordre étaient rapidement intervenues, s'en était suivi une autre rixe impliquant deux autres joueurs, Pero Antic, pivot macédonien, et Thabo Sefolosha, métis suisse. Celui-ci avait eu la jambe brisée au cours de son arrestation, filmée par des personnes présentes, sans que l'on sache les raisons de l'interpellation, somme toute assez violente. Poursuivi devant un tribunal pénal de Manhattan pour rébellion et trouble à l'ordre public, Thabo Sefolosha nie les faits qui lui sont reprochés.
Le joueur suisse a même refusé de plaider coupable en échange d'une journée de travaux d'intérêt général comme le lui avait proposé le procureur, alors que la justice lui reproche de ne pas s'être plié aux injonctions du NYPD. Victime d'une fracture du péroné avec lésion ligamentaire, nécessitant une intervention chirurgicale et plusieurs mois d'immobilisation, Thabo Sefolosha souhaite prouver son innocence et accuse les policiers de brutalité.
Lors de son passage à la barre, il a toutefois reconnu avoir traiter un officier de 1m70 de "nain", lui qui dépasse les 2 m et la centaine de kilos. Alors que l'agent lui demandait de bouger, et pas de la plus cordiale des manières, le Suisse lui aurait répondu : "Ce n'est pas parce que tu as un badge que tu peux nous parler comme ça". L'agent lui aurait alors lancé "Avec ou sans badge, je peux te casser la gueule". "J'ai ri un peu", a expliqué Thabo Sefolosha, ajoutant : "Je lui ai dit: 'Si tu me voyais à un autre endroit, tu ne me parlerais pas de cette manière. Tu es un nain.'"
C'est là que l'arrestation est survenue et sur plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit six policiers se jeter sur le Suisse et tenter de l'amener au sol pour le menotter. Jordan Rossi, l'officier de police qui est accusé d'avoir cassé le péroné de Thabo Sefolosha au moment de l'arrestation, a reconnu avoir sorti sa matraque mais a juré ne pas avoir frappé le joueur alors qu'il se trouvait à terre. Thabo Sefolosha a lui assuré avoir ressenti une douleur à sa jambe droite lors de son arrestation.
Les témoignages en faveur du Suisse, un SDF bien connu du quartier à qui le joueur NBA voulait donner de l'argent ainsi que des deux jeunes femmes présentes dont l'une a filmé la scène, semblent aller dans son sens. Pas de provocations et des officiers du NYPD sur les dents. Pero Antic, appelé à la barre, a lui aussi donné sa version : "Ils étaient plus agressifs verbalement contre Thabo que contre moi. Comme ils s'en prenaient plus à lui, j'ai pensé que c'était par racisme." Tous évoquent l'attitude de policiers hurlant, tendus et sur les nerfs après l'agression de Chris Copeland.
"Ils ne m'ont jamais donné un ordre direct", a assuré Thabo Sefolosha lors de son audition devant la justice. Le procès se poursuit et sera très suivi, d'autant plus depuis les événements qui avait poussé le NYPD a présenté ses excuses à James Blake, l'ex-joueur de tennis violemment arrêté par un agent de police à la sortie d'un hôtel de Manhattan après s'être trompé de cible...