Il a longtemps collaboré avec Laurent Baffie dans ses émissions mais le sniper aujourd'hui, c'est bel et bien Thierry Ardisson. Celui qui revient sur le devant de la scène, ou plutôt de la télévision, avec un remake de l'émission 93 Faubourg Saint-Honoré (désormais baptisée 214, rue de Rivoli en raison d'un changement d'adresse de l'animateur) tire à boulets rouges sur les personnalités qui, selon lui, ne présentent pas suffisamment d'intérêt. Pour l'anniversaire des 20 ans de l'émission, Thierry Ardisson a trié les invités sur le volet : "Je vais réunir Muriel Robin et Anne Le Nen, mais aussi ma femme [Audrey Crespo-Mara, ndlr]. Bertrand Chameroy et les potes Gérard Darmon, Franz-Olivier Giesbert, Laurent Baffie. Corti va passer une tête" explique-t-il à Télé Cable Sat. Car oui, Audrey Crespo-Mara, journaliste vedette de TF1, a "eu l'aval" de la chaîne comme il l'a fait savoir avec joie à Télé Star : "Je m'en réjouis."
S'il se fait une joie de redonner vie à ce programme du passé, qui risque de plonger plus d'un téléspectateur dans un bain de nostalgie, il déplore le manque de personnalités dignes d'être invitées dans de telles émissions. Il ne mâche d'ailleurs pas ses mots : "On est dans un monde plus pauvre sur le plan culturel. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté de faire du talk-show car ceux que je serais susceptible d'inviter ne m'intéressent pas. Quand vous avez eu la chance d'interviewer Serge Gainsbourg ou Bret Easton Ellis, vous avez plus de mal à inviter Amir, Amel Bent ou M. Pokora."
L'homme en noir a fait la part belle à la télévision française même si sa créativité n'a pas toujours été récompensée (il a créé Hôtel du temps, où il faisait ressusciter des artistes disparus comme Dalida, un échec en termes d'audiences, ndlr) : "Elle est trop chère (600 000 euros, ndlr) pour être en deuxième partie de soirée et trop bavarde pour être en première partie de soirée", a-t-il fait savoir. Mais le concept n'a pas atterri aux oubliettes pour autant : "Warner Bros a racheté le concept pour le monde entier et l'émission a été nommée aux Emmy Awards."
Avant de devenir la célébrité que l'on connaît, Thierry Ardisson a comme tout le monde débarqué à Paris sans argent, sans connaissance. Il s'est construit tout seul, avec sa seule volonté de réussir et d'arriver à s'imposer dans le milieu de la télévision. Un parcours qui n'a pas été simple : "Quand je suis arrivé à Paris, j'avais 19 ans et 50 balles en poche. Je ne connaissais personne mais j'avais envie de bouffer Paris", confie-t-il. "J'ai commencé par une tentative de suicide car cela me semblait inatteignable."
Avec la force et la détermination dont il fait souvent preuve, Thierry Ardisson a réussi ce qu'il avait entrepris. La suite, on la connaît. Ce n'est pas pour rien que Paris Première propose de redonner vie à l'un de ses concepts le temps d'une soirée et que la chaîne Youtube, INA/Arditube ou encore Ardivision, reprenant toutes ses émissions, cartonnent.
Rendez-vous le vendredi 15 décembre pour retrouver Thierry Ardisson dans 214 rue de Rivoli sur Paris Première dès 21 heures.