Thierry Henry/Tiger Woods, destins croisés. Tous deux ont connu une année 2010 très douloureuse, même si la tendance finale est à l'embellie.
Tiger Woods, pulvérisé par le scandale lié à la révélation de ses multiples infidélités, a payé le prix fort pour son addiction au sexe et sa trahison à l'encontre de sa famille : il a perdu sa femme, qui a obtenu le divorce au mois d'août, perdu de nombreux contrats de sponsoring, et perdu sa place de numéro un mondial. S'il a achevé la saison sans la moindre victoire en tournoi, une disette inédite, ses dernières sorties de l'année s'avéraient toutefois plus qu'encourageantes, avec notamment un nouveau swing de plus en plus performant.
Pas de scandale scabreux à signaler du côté de Thierry Henry, qui savoure sa nouvelle existence new-yorkaise avec sa compagne. Mais le meilleur buteur de l'équipe de France a pris sa retraite internationale dans des conditions délicates : après le tapage lié à sa main en barrages face à l'Irlande, l'attquant a passé son dernier Mondial sur le banc, et a mis un terme bien terne à sa carrière en Bleu.
Et tous deux devront se passer l'an prochain d'une manne publicitaire sans doute conséquente : ils ne seront plus les champions de la marque de produits d'hygiène masculine Gillette.
Il ne faut pas y voir une sanction par suite des déboires des deux athlètes adulés, mais simplement une évolution marketing de la marque. Le programme publicitaire "Gillette Champions" a tout simplement fait son temps, a expliqué le groupe Procter & Gamble, et va se terminer "au premier trimestre 2011" : "comme toute marque, nous mettons à jour nos efforts en matière de marketing pour qu'ils correspondent à nos consommateurs". Histoire de ne pas être trop rasoir. Les contrats de Tiger et de Titi expireront au 31 décembre et ne seront pas renouvelés. A terme, ce sont également ceux des autres ambassadeurs - Roger Federer, Kaka, Lionel Messi - qui seront bientôt révolus.
De quoi espérer une nouvelle saga illustrant "la perfection au masculin". Et oublier enfin cette affligeante campagne de 2008 (voir ci-dessus), vraiment barbante, mettant en scène la sainte trinité du sport Woods-Federer-Henry dans un sommet de ringardise que la revue Campaign (l'équivalent britannique de notre Stratégies) avait désigné pire publicité de l'année.
G.J.