Une fois n'est pas coutume, ce ne sont pas des stars du cinéma qui ont assuré le démarrage du festival du film international de Toronto, mais des héros de la musique ! Bono et son immense groupe U2 ont ouvert les festivités le 8 septembre avec le documentaire From the Sky Down sur U2, signé Davis Guggenheim, réalisateur oscarisé pour Une Vérité qui dérange.
Bono, enthousiaste avec ses incontournables lunettes greffées sur le nez, a joué le jeu devant les photographes comme les fans, lui réclamant un autographe voire un cliché avec eux. A ses côtés, se trouvaient le fameux The Edge et le cinéaste Davis Guggenheim. Ce dernier était accompagné de sa femme, l'actrice Elisabeth Shue (nominée aux Oscars pour Leaving Las Vegas), et mère de leurs trois enfants, Miles, Stella et Agnes.
From the Sky Down suit Bono, The Edge, Adam Clayton et Larry Mullen dans l'intimité des répétitions. Des proches ont également été interrogés, tous fascinés par le groupe et son leader charismatique, rocker humanitaire et bête de scène. Le réalisateur, ayant travaillé avec The Edge, a aussi eu accès aux archives filmées du groupe à Dublin, quand U2 préparait son album Achtung Baby en 1991. L'objectif du cinéaste était de comprendre pourquoi ce groupe a tant marqué l'histoire de la musique, et continue de le faire.U2 et le cinéma ont récemment montré qu'ils s'aimaient, à travers le film Killing Bono. Le titre est un malentendu, car il n'est en rien à charge contre le groupe mais retrace les débuts du groupe de Bono en Irlande, parallèlement à une autre formation musicale menée par un loser, qui se voyait en haut de l'affiche.
Les organisateurs ont choisi de mettre en avant le genre du film musical dans un contexte morose de l'industrie, explique le chargé de la programmation Thom Powers : "Le film consacré à Bruce Springsteen, l'an dernier (The Promise: The Making of Darkness on the Edge of Town) a vraiment constitué un tournant : il a marqué le festival et fait forte impression sur le monde de la musique", explique-t-il à l'AFP. Deux autres documentaires rock font partie de la sélection de Toronto, l'un sur Paul McCartney, The Love we make, et l'autre sur la vie de Neil Young .
Concernant la suite des événements à Toronto, Brad Pitt, bien affairé par le tournage de World War Z, a trouvé un espace dans son emploi du temps pour pour l'avant-première mondiale du Stratège (Moneyball). Son copain George Clooney sera lui aussi de la fête. Réalisateur et acteur des Marches du pouvoir, il viendra présenter son long métrage, qui a déjà fait l'ouverture de la Mostra de Venise. Au final cependant, aucune des oeuvres présentées n'obtiendra de prix à Toronto puisque ce festival n'est pas une compétition, préférant être une vitrine de courts et longs métrages, fictions et documentaires venus du monde entier. Catherine Deneuve, Glenn Close, Luc Besson, Michael Winterbottom ou encore Sarah Polley, Freida Pinto, Ryan Gosling et Salma Hayek foulent le tapis rouge.
La déception s'est toutefois invitée avec l'absence du cinéaste iranien Mojtaba Mirtahmasb qui devait présenter le film qu'il a co-réalisé avec le condamné Jafar Panahi, Ceci n'est pas un film, déjà présenté à Cannes. Il a été "empêché" de quitter l'Iran, a annoncé jeudi son attachée de presse en France, étant interdit de sortie de territoire. Même ses affaires personnelles ont été confisquées par les autorités iraniennes. Il sera représenté par sa femme et sa fille, selon les organisateurs.
Enfin, Anthony Hopkins, souffrant d'une infection virale, ne sera pas présent non plus au festival de Toronto, samedi 10 septembre, pour l'avant-première de 360 de Fernando Meirelles. Dans ce film, il partage la vedette avec Rachel Weisz, Jude Law, Ben Foster et Jamel Debbouze.