L'image est saisissante et contraste fortement avec le sourire affiché de Roger Federer lors de sa victoire à Wimbledon en juillet dernier qui le consacrait un peu plus comme le meilleur joueur de tous les temps.
Hier mercredi 5 septembre, le Suisse avait le visage fermé et le sourire absent au moment de quitter le court Arthur Ashe et d'entrer en salle de presse. Inhabituel pour le roi Roger, réputé affable et toujours ouvert, même lors de ses défaites. Une attitude qui en disait long sur la désillusion du numéro 1 mondial, lequel échoue à ajouter une nouvelle ligne à son incroyable palmarès après cette élimination en quarts de finale de l'US Open. "Je n'aurais jamais dû perdre le premier set. Il a créé plus que moi et je suppose que c'est pour ça qu'il a gagné. C'est une grosse déception car je m'attendais à bien mieux jouer que ça. Le quatrième set a filé rapidement quand il a sorti quelques grands coups à 30A. C'est avant que ça s'est joué face à un joueur dangereux quand il mène au score", a simplement déclaré Roger Federer à l'issue de son match perdu face à Thomas Berdych qui a su trouver la faille pour empêcher le Suisse d'atteindre une neuvième demi-finale à New York.
Sous les yeux de sa compagne, le magnifique mannequin Ester Satorova, le Tchèque a su réaliser le match parfait pour vaincre le Suisse pour la seconde fois seulement de sa carrière. Une rencontre âpre conclue en quatre sets et qui laisse un goût amer dans la bouche chocolatée de Roger Federer (7-6, 6-4, 3-6, 6-3).
Malgré la présence de Pippa Middleton et de sa femme Mirka, Roger Federer a enquillé pas moins de 40 fautes directes tout au long du match, dont 24 rien qu'en coups droits. Surprenant pour le vainqueur de 17 Grand Chelem, un record absolu. Face à lui, Thomas Berdych a donc su utiliser les défaillances de celui qui restait sur 23 night sessions victorieuses. Numéro 7 mondial, le Tchèque se réjouissait du résultat : "Je suis encore plus satisfait d'être en demies parce que j'ai battu un joueur comme Federer et que j'ai tenu la pression. Il jouait de mieux en mieux ? La foule était à fond derrière lui ? Et alors... J'étais prêt à ça. A Wimbledon, en quarts, pour le dernier changement de côté, j'étais très nerveux. Là, au contraire, j'ai très bien fini le match. Je suis un autre joueur."
Quant à Roger Federer, il risque de ruminer quelque temps. Touché par la retraite d'Andy Roddick, le Suisse ne se voit pas ranger les raquettes de sitôt. Il pourrait cependant se réveiller et conserver lors du prochain Masters sa couronne chèrement acquise face à Jo-Wilfried Tsonga l'année dernière.