C'est avec un ventre rond de cinq petits mois que Valérie Donzelli s'est présentée à nous. Radieuse et visiblement épanouie, l'actrice et réalisatrice expérimente le Festival de Cannes pour la première fois sans pression, sans compétition, en présidente du jury de la Semaine de la Critique. L'occasion de revenir sur son histoire d'amour avec Cannes, les hauts et les bas, et de constater qu'il y a un fil conducteur à tout cela : la maternité et ses enfants.
En effet, à l'instar du troisième enfant qu'elle porte dans son ventre, "il y a toujours eu un lien entre la maternité et Cannes" à en croire l'intéressée, amusée. La belle histoire débute en 2001, avec le film Martha... Martha, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. Il s'agissait de son premier grand rôle. "J'étais enceinte de mon fils, Gabriel, à ce moment-là", note l'actrice de 43 ans, qui se souvient d'un moment "très excitant" et "euphorisant". Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est que le bébé qu'elle allait mettre au monde après Cannes allait aussi écrire une autre page de l'histoire de la carrière de sa mère sur la Croisette (Gabriel et ses parents jouaient leurs propres rôles dans La Guerre est déclarée, inspiré de leur combat contre la tumeur au cerveau du jeune garçon).
Mais avant cela, elle se présente en tant que réalisatrice en 2007, avec un court métrage. "J'étais venu avec mon court métrage Il fait beau dans la plus belle ville du monde, dans lequel je suis enceinte de ma fille Rebecca, et qui raconte l'histoire d'une fille enceinte qui va à un rendez-vous galant", précise Valérie Donzelli, avant d'embrayer sur le grand virage de sa carrière.
C'était à la fois un deuil, une renaissance
2011, Valérie Donzelli vient défendre La Guerre est déclarée avec son compagnon d'alors et partenaire de toujours, Jérémie Elkaïm. "C'était une explosion, dans tous les sens du terme, se souvient-elle d'emblée. Quand on le vit, on ne se rend pas bien compte, c'est avec le recul qu'on prend conscience de l'ampleur de l'événement. Et puis c'était une période particulière pour moi, parce que je venais de perdre ma mère, j'étais un peu dans une espèce de flou. C'était à la fois un deuil, une renaissance."
"Je ne pouvais pas faire autrement que de faire ce film, surenchérit-elle, confiant "qu'il y avait quelque chose de risqué". Appréhendant les réactions, elle qui ne lit pas souvent les critiques, elle sera surprise de voir l'accueil exceptionnel. "Ça a été un chamboulement total qui a changé ma vie", conclut-elle.