C'est un véritable défilé de pierres précieuses qu'ont offert les têtes couronnées de Suède mardi soir. À l'occasion de la cérémonie annuelle du prix Nobel de ce 10 décembre 2019, organisée dans le cadre majestueux de l'hôtel de ville de Stockholm, la famille royale suédoise était sur son trente-et-un.
Héritière de la couronne, la princesse Victoria est apparue radieuse lors de son arrivée au bras du cosmologue américain James Peebles. Théâtrale dans sa robe tout en volumes, l'aînée du roi Carl XVI Gustaf a ressorti sa tiare Baden Fringe pour cette réception annuelle, un bijou en diamants qu'elle avait déjà porté à plusieurs reprises lors d'événements officiels. Sa mère la reine Silvia a de son côté misé sur une de ses préférées : la tiare de la reine Sophia, également appelée la tiare Nine Prong, qu'elle avait déjà portée l'an dernier pour cette même cérémonie.
La princesse Madeleine de Suède a quant à elle fait une entrée remarquée dans robe rose fuchsia. Accompagnée de l'Américain William Kaelin Jr., récompensé cette année du prix Nobel de médecine, la cadette du couple régnant a elle aussi choisi de porter une de ses tiares favorites : la Aquamarine Kokoshnik. Vêtue d'une robe tout aussi éclatante, sa belle-soeur la princesse Sofia, a pour sa part ressorti sa tiare de mariage. Après avoir déjà fait changer les émeraudes d'origine pour des perles, en 2017 et 2018 pour cette même réception du prix Nobel, l'épouse du prince Carl Philip a cette fois-ci choisi des pierres turquoise qui s'accordent parfaitement avec sa robe à manches bouffantes.
Comme l'a rapporté l'AFP, pas moins de 1200 convives ont pris part à ce banquet annuel. Mais la cérémonie de cette année a été marquée par une nouvelle polémique : le prix Nobel de littérature a été remis à l'écrivain autrichien Peter Handk, un auteur qui ne fait pas l'unanimité à cause de ses prises de positions pro-serbes et son révisionnisme sur les guerres de l'ex-Yougoslavie dans les années 1990. Avec cette distinction, l'académie suédoise a suscité une vague d'indignation dans les Balkans et le monde en raison du soutien de l'intéressé à l'ex-homme fort de Belgrade, le criminel de guerre Slobodan Milosevic.
Le romancier de 77 ans a reçu sa récompense du roi Carl XVI Gustaf lors d'une cérémonie avec les lauréats des autres prix, à l'exception du prix Nobel de la paix, remis un peu plus tôt à Oslo au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed pour sa main tendue à son voisin érythréen.
Cette polémique a presque éclipsé la lauréate 2018, la Polonaise Olga Tokarczuk, quinzième femme à recevoir la prestigieuse récompense depuis sa création en 1901. Le prix 2018 a été dévoilé en même temps que celui de Handke, après son report l'an dernier dû à une affaire de viol et de divisions internes qui a fait imploser l'académie.