Bonne copine, trentenaire sexy, coincée, animatrice pétillante, comédienne éclectique... Virginie Efira ne peut se résumer à une seule étiquette. Avec 20 ans d'écart, son dernier film actuellement en salles, la jolie Belge de 35 ans s'amuse de son image et se pose au centre d'une réflexion sur l'amour transcendé par l'âge. En effet, elle jette son dévolu sur un étudiant de 20 ans à peine (joué par Pierre Niney) afin de prouver qu'elle n'est pas si coincée.
Alors Virginie, MILF ou Cougar ? "MILF, au moins, ça a le mérite d'être porno. Cougar est un mot invraisemblable", confie-t-elle au magazine Première. Et très vite, elle dénonce : "Le désir féminin fout tellement la trouille qu'il faut le cataloguer." Question "catalogage", Virginie Efira en connaît un rayon. Aujourd'hui délicieusement enceinte, heureuse et amoureuse, son année 2013 sonne comme un nouveau chapitre qui débute. L'ère de la maternité, comme celui d'une désormais solide assise dans le monde du cinéma français. La maturité en plus pourtant : "Je me fous de mon image", lâche-t-elle, alors qu'on lui demande si à 35 ans et pas encore mère, elle est dérangée par l'idée de jouer une femme cougar déjà mère depuis quelque temps.
Dans 20 ans d'écart, Virginie Efira prouve qu'elle a grandi et qu'on peut lui confier le rôle principal. C'est certain, elle "ne fait pas de la mignonnerie" parce qu'elle est dirigée, ici par David Moreau, qui s'essaie à la comédie après une imposante filmographie taillée dans le cinéma de genre. "On m'a proposé plein de mauvaises choses qui surfaient sur ma notoriété", confesse l'ex-animatrice qui avoue par ailleurs que télé et cinéma ne sont pas si compatibles : "Moi, je n'ai pas envie de voir Benjamin Castaldi faire du cinéma", avec l'ironie que cela comporte. Pour elle, "être animatrice sur M6, c'est pas miss météo sur Canal+", alors que les carrières de Louise Bourgoin ou Charlotte Le Bon explosent au cinéma.
Qu'importe, Virginie Efira s'assume au point d'affirmer avoir "adoré ce rôle de bimbo [qu'elle a] rendue un peu gourdasse" dans Le Siffleur, son premier rôle au cinéma. Celle qui a eu dans sa jeunesse "un fantasme de starlette", s'est d'ailleurs beaucoup impliquée dans 20 ans d'écart. Ses "relations avec des garçons plus jeunes" ont servi à mettre "des choses intimes dans ce personnage". Côté humour, elle s'investit et montre qu'elle n'en manque pas : "J'avais proposé qu'Alice se fourvoie dans des plans cul bizarres, mais on m'a rétorqué qu'on n'était pas chez Breillat."
Saluée en Belgique, notamment lors des Magritte – équivalent des César en Belgique – l'an passé, Virginie Efira mesure le chemin parcouru et ne manque pas d'ironie sur son statut actuel : "Imaginez Mimie Mathy recevant un prix aux César avant Jacques Audiard", ironise-t-elle. Souvent moquée, elle s'est excusée pendant des années. Aujourd'hui, elle assume son identité et le crie haut et fort.
Interview à retrouver en intégralité dans le "Première" du mois de mars.