Sa dernière apparition remonte aux Victoires de la musique 2016. Ce soir-là, William Sheller reçoit un formidable hommage de la part de Louane, Véronique Sanson et Jeanne Cherhal ainsi qu'une Victoire d'honneur pour ses 40 ans de carrière. Mais en coulisses l'artiste est malade. Il souffre notamment d'arythmie cardiaque, une condition qui n'est pas sans rapport avec sa consommation de cocaïne lorsqu'il était plus jeune. C'est l'un des sujets que le compositeur aborde dans son interview à Paris Match (en kiosques le 24 mai 2018).
Ce soir des Victoires, il aurait préféré rester caché et ne pas montrer la "laideur de la maladie". William Sheller est en effet abîmé : "C'est le moins qu'on puisse dire. J'ai hésité à aller aux Victoires, j'étais devenu une espèce de montre, un Quasimodo bouffi de flotte, résume-t-il dans Paris Match. J'étais angoissé, je n'avais aucune envie de me montrer ainsi, mais je ne pouvais pas refuser une Victoire pour quarante ans de carrière, il fallait que j'y aille." Après avoir fait un burn out, le chanteur a été frappé d'une arythmie cardiaque doublée d'un oedème pulmonaire : "Les poumons se remplissent de flotte."
Vous n'auriez pas autrefois pris des choses pour vous stimuler ?
William Sheller ne fait pas de mystère. Ces problèmes de santé sont en partie liés à sa forte consommation de cocaïne : "Je n'ai pas trop été étonné [d'être malade]. Je payais des excès. J'ai pris beaucoup de coke. Je me suis bien poudré le nez dans les années 1960 et 1970, mais je n'ai jamais été du genre à vouloir traverser Paris à genoux pour trouver un gramme. Mes problèmes cardiaques viennent de là. Le toubib n'étais pas fou, il m'a demandé : 'Vous n'auriez pas autrefois pris des choses pour vous stimuler ?' J'ai effectivement eu cette période boîtes de nuit, invitations, cocaïne. Au moment où je le vivais, c'était amusant." Pour l'artiste le danger de ce genre de stimulant est qu'il s'estimait vraiment "meilleur" sous coke : "Je trouvais vite les solutions aux choses."
Puis ses enfants, dont la mère était enrôlée dans une secte, ont eu besoin de lui. Quasiment du jour au lendemain, William Sheller se range et met un terme à cette vie de noctambule pour accueillir sa fille et son garçon, la quarantaine aujourd'hui. À 71 ans, il revient donc à la musique, trois ans après Stylus, un album qu'il n'aime pas ("bricolé par des crétins" lors de son hospitalisation). Il apparaît notamment en duo avec Eddy Mitchell sur le deuxième volet de La Même Tribu qui vient de paraître.