S'il a fait rire tous les photographes sur le tapis rouge du Festival de Cannes en entamant quelques pas de danse ou en leur volant quelques minutes un appareil pour les parodier, Omar Sy a surtout ému tous les festivaliers sur la Croisette avec son nouveau film, Tirailleurs, inspiré de la vie des jeunes sénégalais qui se sont retrouvés au coeur de l'horreur des tranchées de la Première Guerre Mondiale.
Bouleversant dans le rôle de Bakary, un agriculteur prêt à tout pour protéger son fils de la guerre, l'acteur a été particulièrement touché par ce rôle de père de famille qui lui a parlé. "C'est un père incroyable, un exemple", a-t-il d'ailleurs expliqué dans un entretien exceptionnel au Parisien. "Moi-même, je suis père de beaucoup d'enfants, j'en ai cinq et j'en ai élevé sept, et ce que fait Bakary dans ce contexte-là, parachuté dans un pays qui n'est pas le sien, qu'il ne connaît pas, c'est exceptionnel. Il garde le cap et sauve son fils. J'admire ça".
Omar Sy et sa femme Hélène ont en effet accueilli cinq enfants, trois filles et deux fils, qu'ils n'exposent que très rarement sur leurs réseaux sociaux et qu'ils ont toujours cherché à protéger de la médiatisation. C'est d'ailleurs en partie pour eux qu'ils avaient pris la décision de partir habiter loin de la folie médiatique d'Intouchables, à Los Angeles.
Mais s'il est très proche d'eux, l'ancien acolyte de Fred Testot n'hésite jamais à se remettre en question dans leur éducation... et notamment grâce à son métier, comme il l'a également confié au Parisien. "À chaque fois que je joue un père, ma relation change avec mes enfants. Et ma relation de fils change avec mon père. Ça m'aide parce que je vis à travers mes personnages des expériences que je n'ai pas vécues dans ma propre vie. Je me mets à me poser des questions à travers mes personnages. Ça me nourrit en tant qu'homme et ça vient toujours remuer deux trois petites choses", a-t-il expliqué avec sincérité.
Un père engagé, donc, proche de ses enfants, et qui n'a pas oublié ses racines : dans ce film très attendu, il joue entièrement en peul, la langue de son enfance. "Ça n'a pas été un problème, je le parle depuis ma naissance. Mais jouer en peul, c'était très fort. Cette langue met en lumière des choses de moi que je n'avais jamais montrées à l'écran", a-t-il confié, honnête et touchant.
Pour le moment, aucune date de sortie n'a été officialisée pour ce long-métrage, actuellement en compétition dans la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes.