Depuis le mois de juin 2021, Cédric Jubillar est derrière les barreaux, soit six mois après la disparition de son épouse Delphine Jubillar. Il est en détention provisoire pour homicide par conjoint dans la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses (Haute-Garonne), une décision qui a été prolongée au mois de juin dernier. La justice estime qu'elle a suffisamment d'éléments à charge et pour permettre à l'enquête d'être poursuivie au mieux - sans la crainte de subordination de témoin ou de disparition de preuve -, et a donc décidé de le garder en prison. Dans Libération, des détenus racontent le comportement de ce peintre-plaquiste au comportement qui suscite bien des interrogations.
Placé à l'isolement à Toulouse-Seysses, Cédric Jubillar clame son innocence depuis que sa femme, mère de ses deux enfants et avec qui il allait divorcer, a disparu. Son attitude pose toutefois beaucoup de questions. Il y a par exemple les propos de celui qui se surnomme le Breton, un évadé de la prison de Carcassonne qui est son voisin. L'artisan tarnais est considéré comme un type "insupportable", que "tout le monde déteste". Il s'est fait surnommer Jon Snow, comme le héros de la saga médiévale et fantastique Game of Thrones. "Mais il s'est fait griller dès le premier soir, on le connaissait de la télé", a déclaré le Breton à Libération. Très centré sur lui, Cédric s'est présenté une fois comme "la star du Tarn".
Marco, un ex-detenu qui a collaboré avec la justice clamant avoir des révélations explosives, a fait un portrait similaire de cet homme accusé du meurtre de sa femme. Il avait souligné un bavard fatiguant et manipulateur, qui ne se calmait qu'en fumant du shit, que Marco lui dénichait : "Ça lui change des cachets qu'il prend à longueur de journée... Et, moi, je peux être tranquille et profiter du silence." Ce dernier a ensuite profité de cette proximité pour récolter des informations sur la disparition de Delphine Jubillar, voulant aider les proches de l'infirmière et notamment ses deux enfants.
Les conclusions du psychiatre qui l'a analysé en prison vont dans ce sens, soulignant le caractère très égocentrique du suspect. Face aux deux juges d'instructions toulousaines, le principal protagoniste de l'affaire proclame son innocence, revendique le droit de raconter "des blagues, des dires, des bêtises".
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.