Le réalisateur du film culte La haine en 1995 Mathieu Kassovitz est de retour en France après un bref séjour dans l'ouest de l'Ukraine où il est venu apporter son appui à la population locale. Il avait inauguré une grande fresque pour afficher son soutien. Invité sur le plateau de BFMTV face à Bruce Toussaint, le cinéaste a craqué au moment d'évoquer la terrible situation des ukrainiens.
La guerre en Ukraine touche particulièrement Mathieu Kassovitz, habitué des prises de positions politiques. Il faut également rappeler que ce dernier est descendant d'un réfugié hongrois qui avait quitté son pays dans les années 50. Aussi, au moment d'évoquer son père, Mathieu Kassovitz n'a pas pu retenir ses larmes. "Il avait l'âge de ces enfants ukrainiens quand mes grands-parents ont été déportés, il a vécu le ghetto et puis il s'est sauvé de son pays en 1956 quand les Russes sont entrés en Hongrie" a-t-il expliqué pour faire comprendre son émotion et son soutien au peuple ukrainien.
Meurtri et préoccupé par les images qui lui sont revenues, le réalisateur a livré un témoignage sans concession. "C'est très inquiétant ce qui se passe, j'ai peur pour mes enfants et pour le futur de la planète, a-t-il déclaré avant de décrire les conditions de vie à Lviv (la ville où il s'est rendu), on est dans une situation où il faut nourrir des enfants après trois jours d'attente." Le cinéaste de 54 ans a alors évoqué son travail pour la série de documentaire historique Apocalypse qui lui permet de faire des parallèles entre des périodes sombres de l'histoire et celle qui s'écrit en Ukraine : "Je ne peux pas voir ces images venant d'Ukraine sans avoir ces retours du passé." "Ça ne rigole pas, les gens sont des résistants d'âme. L'Ukraine c'est 40 millions de personnes dédiées à la cause" a finalement conclu Mathieu Kassovitz.