Moins exposée que ses consoeurs Isabelle Huppert ou Catherine Deneuve, Macha Méril a fait une carrière à son image : libre, brillante... mais toujours discrète. Peu médiatisée, l'actrice née d'une famille russe a pourtant eu une vie digne d'un roman : amoureuse du compositeur Michel Legrand dans les années 70, elle l'avait ensuite perdu de vue et retrouvé, cinquante ans plus tard, avant de l'épouser et de l'assister jusqu'à sa mort, en 2019.
Une histoire folle, mais qui lui a permis, dans les années 80, de rencontrer son premier mari, l'Italien Gian Vittorio Baldi, dont elle a finalement divorcé, puis son amant, Luciano d'Alessandro. Un homme capital dans sa vie, puisqu'avec lui, elle a retrouvé sa féminité. Et en 2022, plus de quarante ans plus tard, elle l'affirme et en est fière : ce corps, avec qui elle s'est réconciliée grâce à lui, est toujours aussi authentique à 82 ans !
"Je crois que c'est mon esprit de curiosité qui me préserve du temps", explique-t-elle cette semaine à Gala. "Mes pommettes russes, aussi. Mais je n'ai rien fait pour ça, aucune chirurgie esthétique, dont je trouve qu'elle change les traits. A part une opération des paupières à 40 ans...". Honnête, l'actrice l'est jusqu'au bout, puisque ces jours-ci, elle sort une autobiographie de cette histoire avec Luciano... qui l'avait prise en photo nue.
"J'ai la chance de ne pas être une star"
Des photos d'elle à 38 ans, qui sortiront et qu'elle assume parfaitement. "Je me suis dit que ça n'était pas vulgaire. J'ai toujours considéré mon corps comme mal-foutu, mais de façon harmonieuse. A mon époque, je n'ai pas correspondu aux canons de beauté qui célébraient les lianes élancées. J'ai des formes. Ces nus ne sont pas là gratuitement, ils viennent raconter une rencontre à Naples, au début des années 80, avec un homme qui m'a aidée au moment où j'ai repensé ma féminité", explique-t-elle d'ailleurs à nos confrères, en ajoutant que cet homme l'a connue après un divorce difficile, au moment où elle a compris qu'elle ne pourrait jamais porter la vie.
Mais Macha Méril le sait : si elle a réussi à garder le contrôle sur son corps à ce point, c'est en partie parce qu'elle n'a pas été sous les projecteurs autant que certaines de ses collègues. "J'ai la chance de ne pas être une star", se réjouit-elle d'ailleurs. "Quand on est Huppert ou Adjani, on a sur les épaules une pression que je n'ai jamais eue. Je suis une outsider qui peut se permettre de vieillir. J'ai le droit de changer, d'évoluer. Je pense que c'est moins simple pour elles. Pour ma part, j'ai l'impression de m'être améliorée. Jeune, j'avais ce que la nature m'avait donné. Maintenant, j'ai la beauté que je mérite... Peut-être celle de mes combats de femme libre et aventureuse". Un beau message que l'on retrouve dans son ouvrage L'homme de Naples, empreint de vérité !