"Mains aux fesses, aux seins" : Gérard Depardieu encore accusé d'agressions sexuelles, une célèbre actrice témoigne

Une semaine après sa prise de position sur X (ex-Twitter), Anouk Grinberg réitère ! Dans une interview accordée à nos confrères du magazine ELLE à paraître jeudi 12 octobre, mais dont l'AFP a publié plusieurs passages ce mercredi, l'actrice de 60 ans accuse en effet frontalement Gérard Depardieu d'agressions sexuelles. Et ne mâche pas ses mots !

"Tous ceux qui ont travaillé avec Depardieu savent qu'il agresse les femmes", affirme en effet la comédienne, expliquant qu'un "silence assourdissant" entoure le cinéma français sur le sujet. Il faut dire que si Gérard Depardieu a été mis en examen en 2020 pour "viols" et "agressions sexuelles" dans une enquête concernant la jeune comédienne Charlotte Arnould, qui a dénoncé en 2018 deux viols au domicile parisien de la star, le monde du cinéma semble très frileux sur le sujet. A l'exception de Sophie Marceau, transparente sur les "attouchements" de l'acteur, peu ont en effet accepté de se prononcer.

Un silence qui insupporte Anouk Grinberg. Compagne du réalisateur Bertrand Blier dans les années 90, l'actrice a été témoin de nombreux comportements très problématiques, voire d'agressions sexuelles sur les plateaux de cinéma. Et plus question pour elle de se taire ! "Quand il dit (...) qu'il n'a jamais agressé une femme, moi, je l'ai vu le faire pendant tout ce temps", raconte notamment celle qui l'a eu comme partenaire dans Merci la vie, en 1991, réalisé par son ex-compagnon.

Mettre des mains aux fesses

"Je l'ai vu mettre des mains aux fesses à des femmes, leur toucher les seins, le sexe tout en blaguant. Je l'ai entendu parler toute la journée de leur moule, de comment il aimerait les sucer toute la journée et personne n'a jamais rien dit", accuse-t-elle, très remontée. Et à l'époque, elle n'est "pas épargnée par ses agressions verbales", malgré son couple avec le réalisateur.

Au contraire : selon elle, le fils de Bernard Blier est complice et son comportement est tout aussi problématique. "Blier et lui s'excitaient mutuellement pour humilier les femmes et en rire. L'équipe faisait allégeance, riait aussi pour plaire aux rois. A ce moment là de ma vie, je n'avais alors pas d'autre choix que de rire avec la meute pour (...) avoir une petite place", justifie-t-elle.

"Seule face à tous"

Mais aujourd'hui, à 60 ans et alors qu'elle a récemment connu le succès dans L'Innocent, plus question de réagir de la même manière. Et notamment pour soutenir les femmes qui ont décidé de parler : outre Charlotte Arnould, dont elle est proche, 13 femmes ont témoigné de violences sexuelles dans Médiapart. "Charlotte est seule face à tous, c'est pour tout cela il faut qu'on avance en bande, c'est pourquoi je sors du bois", explique-t-elle.

Pour rappel, sa première prise de parole datait d'une semaine, après la sortie du silence de Gérard Depardieu dans une tribune publiée par Le Figaro. Parlant de "lynchage" orchestré par le "tribunal médiatique" et assurant être "ni violeur, ni prédateur", il avait déclaré "Jamais au grand jamais, je n'ai abusé d'une femme". De quoi énerver Anouk Grinberg sur Twitter : "Charlotte, je SAIS que tu dis la vérité. [...] Je le sais pour connaître Depardieu, s'il est possible de dire qu'on connait un homme qui ne se connait plus."

Parlant d'une "humanité ravagée" par sa célébrité, elle avait conclu en lui demandant de "demander pardon". Un geste fort, mais pas autant que l'interview qui arrive...

Gérard Depardieu est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive de cette affaire.