Les débats animent l'émission de Karim Rissouli sur France 5 dans C ce soir. Cependant, ce 8 mars 2023, le ton est particulièrement monté entre deux invitées : la secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative Marlène Schiappa et l'artiste très engagée Andréa Bescond, la politique menaçant de quitter le plateau. Les deux femmes, qui se sont croisées il y a quelques jours lors des César, se sont écharpées sur le sujet des violences faites aux femmes, thème de la soirée en cette journée internationale des droits des femmes.
Dans C ce soir, Karim Rissouli a choisi de discuter des questions brûlantes des violences sexuelles et des violences faites aux femmes. Après plus d'une heure de débat dit serein, la colère a grandi. "Il y a des femmes qui meurent, des femmes qui sont violées tous les jours, toutes les sept minutes il y a une tentative de viol," commence par dire la comédienne et autrice. "À votre place, honnêtement, je ne serai pas comme ça toute détendue en train de sortir un livre, vous voyez", ajoute-t-elle à Marlène Schiappa. Une remarque qui a fait sortir de ces gonds l'ancienne ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes de 2017 à 2020.
Va pleurer
Piquée à vif, Marlène Schiappa, pourtant habituée aux échanges musclés, a rétorqué : "C'est une plaisanterie. Je trouve ça juste honteux, je suis désolée mais je ne vais pas rester sur ce plateau !" Une réaction qui tranche avec l'attitude de la militante du droit des femmes et danseuse qui a laissé entendre un "va pleurer". Le présentateur a tenté de calmer les esprits, la femme politique confiant très émue qu'une de ses proches a été tuée par un coup de fusil. Pas de quoi toucher l'autrice, interprète et réalisatrice des Chatouilles - que la secrétaire d'Etat est allée voir sur scène en 2017 -, lui reprochant de paraître "hystérique". Une scène que la compagne de Matthias Savignac a demandé de couper, ce que l'animateur a refusé de faire.
Dans Le Journal du dimanche, on apprenait qu'Andréa Bescond avait déjà eu l'occasion de discuter avec Marlène Schiappa, la comédienne était moins vindicative à son encontre mais déjà résignée par les politiques : "La pauvre a dû se confronter aux rigidités administratives et politiques. C'est une loi fourre-tout, qui va de la pédocriminalité au harcèlement de rue et au frottage dans le métro. Ce n'est pas assez précis pour être efficace. La seule chose qu'on a obtenue, c'est l'allongement de la prescription, c'est décevant."
"Débattre, c'est argumenter pour ne pas se battre", la citation du philosophe Etienne Klein qui inspire le show de France 5 a été mise à mal ce soir-là, au regard de l'échange entre les deux femmes face à un sujet plus que délicat.