Après une année 2023 dont il se souviendra toute sa vie, Matthieu Lartot a décidé de coucher ses maux sur le papier avec On n'ampute pas le coeur (Robert Laffont), une autobiographie dans laquelle le monsieur rugby de France Télévisions se livre sur sa vie et son combat contre la maladie. Touché par un cancer au niveau du genou droit l'an dernier, il a été obligé de se faire amputer au niveau de la jambe et apprend désormais à marcher avec une béquille. Un changement de vie brutal pour le grand copain de Fabien Galthié, qui a déjà connu une première épreuve terrible dans sa jeunesse.
Demi de mêlée de Mantes-la-Jolie (Yvelines) lorsqu'il n'a que 17 ans, Matthieu Lartot est victime d'une entorse au niveau du genou droit, mais ce coup-ci, les poches de glace n'atténueront pas la douleur. Un kyste se forme alors au niveau de la rotule et une opération est programmée pour l'enlever. "Quand j'ai retiré le kyste du genou, son apparence m'est apparue suspecte. C'est la raison pour laquelle j'ai prélevé un échantillon pour biopsie. (...) Ce n'était pas un kyste, c'était une tumeur. Un cancer", indique un médecin à Matthieu Lartot, alors qu'il est encore adolescent. Un véritable choc pour le futur journaliste, mais également pour ses proches. "En entendant le mot 'tumeur', mes parents deviennent livides. Leur corps se raidit, leurs muscles se contractent. J'ai l'impression que leur tension soudaine a pour unique but de retenir les larmes qui leur montent aux yeux", décrit celui qui a rendu un bel hommage à un rugbyman tué il y a tout juste deux ans, en mars dernier.
Matthieu Lartot est atteint d'un sarcome synovial, un "cancer rarissime qui touche essentiellement les articulations des bras et des jambes", comme le précise le journaliste dans On n'ampute pas le coeur. "La tumeur mesure 2,5 centimètres de diamètre. Elle est de grade 1, le moins élevé dans l'échelle de l'agressivité qui en compte quatre, mais peut progresser très vite, et pas dans le bon sens", précise-t-il. Malheureusement, la première intervention réalisée pour enlever ce que les médecins pensaient être un kyste, pose problème. "Il a peut-être disséminé des cellules cancéreuses dans la jambe", indique celui qui a affiché sa prothèse de jambe pour partager un message fort.
Une autre opération est nécessaire, mais elle va mettre un terme à la carrière prometteuse du jeune demi de mêlée. "L'idée de ma mort m'est toujours totalement étrangère, mais dans ma hiérarchie personnelle des catastrophes, celle de ne plus pouvoir faire de sport est presque aussi effrayante", écrit Matthieu Lartot, qui va malgré tout échapper au pire : "J'apprendrai plus tard que, sans traitement la mort me guettait dans les trois ans."