Laetitia Casta participe au film Le Consentement, adaptation du livre de Vanessa Springora qui retrace l'emprise de l'écrivain Gabriel Matzneff sur elle alors qu'elle était adolescente, long-métrage dont l'avant-première s'est tenue ce lundi 2 octobre - la star y était toutefois absente. Dans cette oeuvre puissante, elle incarne la mère de la jeune héroïne et elle a été interrogée sur son rôle par TF1 pour le portrait de Sept à Huit. Son intervention a suscité beaucoup de commentaires sur son regard sur la notion de consentement et le mouvement #MeToo. Son regard sur sa rencontre avec le prédateur producteur Harvey Weinstein notamment a suscité de nombreuses et vives réactions.
"Le mouvement #MeToo, je l'ai vécu très tôt, sans le savoir", commence par dire Laetitia Casta à Audrey Crespo-Mara dans 7 à 8 ce dimanche 1er octobre, elle qui a démarré très jeune dans le mannequinat puis s'est lancée dans le cinéma. La journaliste lui demande quel souvenir elle garde de Harvey Weinstein qu'elle a croisée au Festival de Cannes où il adorait se rendre. La comédienne de 45 ans explique qu'elle a en quelque sorte empêché toute tentative lorsqu'il l'a interrogée sur sa vie intime en lui disant qu'elle avait un homme dans sa vie et en lui montrant des photos de ses enfants.
Deux choses, en fait
Une attitude très mal perçue par de nombreuses internautes, parfois victimes de violences sexuelles. Son discours semble faire croire, selon eux, qu'il suffit d'avoir du caractère et d'être en couple avec des enfants pour arrêter ce genre de comportement. La journaliste et essayiste Giulia Foïs a ainsi relayé cette parole sur X, anciennement Twitter, en ajoutant son propre commentaire - elle-même a été victime de viol : "Deux choses, en fait, vieilles comme le viol : 1/moi, j'ai su me défendre = les victimes ont merdé, à un moment où à un autre. 2/moi, j'étais mariée = je n'étais pas une femme de mauvaise vie. Bilan : on a pas le cul sorti des ronces..."
La soeur de Marina Foïs reposte également le commentaire d'une des femmes qui a accusé un autre nom célèbre, Patrick Poivre d'Arvor, Cécile Delarue : "Laetitia Casta, à l'affiche du film Le Consentement, nous montre sans le savoir combien ce consentement n'est toujours pas compris. Le viol, l'agression, ce n'est pas une femme qui aurait pu dire non. C'est un agresseur qui prend sans demander, et détruit tout. Sans consentement."
Plus que d'attaquer Laetitia Casta directement, beaucoup soulignent sa maladresse qui révèle donc à quel point la "culture du viol" est ancrée dans les mentalités. Maman de quatre enfants, l'actrice est très impliquée dans l'éducation qu'elle donne à ses enfants, filles comme garçons, dans l'importance du "non", qui peut être autant un mot qu'un silence, comme elle l'a expliqué dans cette même interview. Eduquer les enfants face aux prédateurs est capital, c'est certainement ce que la comédienne souhaite faire entendre, avant que l'on pense qu'elle culpabilise les victimes. Mais alors que son propre mari, Louis Garrel, est une victime collatérale d'accusations d'agressions sexuelles puisque son père, le cinéaste Philippe Garrel a été visé par une enquête de Mediapart, Laetitia Casta voit à quel point le sujet est délicat et que même, avec toute la meilleure intention du monde, chaque mot compte.