La colère gronde en France depuis que la Première ministre Elisabeth Borne a eu recours au 49.3 pour faire passer sa réforme visant à reculer l'âge de départ à la retraite. Les manifestations, surprises ou préparées, s'enchaînent un peu partout et le climat est si pesant que la visite du roi d'Angleterre Charles III a même été reportée au dernier moment.
Il faut dire que des débordements ont lieu dans tout le pays. Jeudi soir notamment, la mairie de Bordeaux a été la cible d'une tentative d'incendie, heureusement rapidement maîtrisée par les pompiers. Apolline de Malherbe s'est emparée du sujet dans son émission matinale sur BFMTV et en a discuté avec son invité du jour, François Ruffin, député de la France insoumise de la Somme. Et le ton est rapidement monté entre eux. Pour cause, le politique semblait vouloir trouver des excuses à ce recours à la violence et à la dégradation, le justifiant par un ras-le-bol général. "Moi, je vous interroge sur cette image-là. Pas sur les violences en général mais sur cette image. C'est la mairie de Bordeaux !", lui a alors rappelé Apolline de Malherbe, déjà passablement remontée au bout d'une minute seulement d'interview.
Qu'est-ce que vous dites à ça ?
"Vous pouvez me reposer la question : 'Est-ce que je suis pour qu'on brûle la mairie de Bordeaux ?', la réponse est non ! C'est évident", s'est alors défendu François Ruffin. Mais Apolline de Malherbe a continué : "Qu'est-ce qu'il se passe quand on brûle la mairie de Bordeaux ?". "Qu'est-ce qu'il se passe ? Mais je vous dis que je suis contre ça ! Il n'y a pas de doute là -dessus", a-t-il rétorqué.
"Mais vous ajoutez immédiatement : 'bon maintenant, il y a un problème...', a-t-elle rebondi, l'imitant en train de prendre un air désinvolte. Arrêtez-vous quand même un moment là-dessus, c'est la mairie de Bordeaux ! Et il y a quand même eu le commissariat de Lorient qui a été pris pour cible, les vitres de la préfécture qui ont été brisées, à Nantes, des manifestants se sont introduits dans le tribunal administratif... Qu'est-ce que vous dites à ça ?". François Ruffin a alors répété qu'il n'était "pas pour la violence", cherchant tout de même à l'expliquer en prononçant le mot "maintenant". "Votre 'maintenant', on le comprend comme un 'mais'", l'a interrompu la journaliste. Ce qui a fini d'agacer François Ruffin. "Ecoutez Madame de Malherbe, je viens de dire avec clarté ce que je pensais de ce qui a été fait à la mairie de Bordeaux, vous n'allez pas me le faire répéter 15 fois !". "Je pense que ça vaudrait de le répéter 15 fois", a répliqué Apolline de Malherbe, vraisemblablement peu convaincue...