Lors de sa projection jeudi, Mother and Child avec Annette Bening, Naomi Watts, Kerry Washington, Samuel L. Jackson et Jimmy Smits, et réalisé par Rodrigo Garcia, avait tiré des larmes à une bonne partie du public normand.
Hier soir, ce mélodrame qui traite en parallèle trois histoires sur la maternité et l'adoption a remporté le Grand Prix du 36e Festival de Deauville, où 12 longs métrages étaient en compétition officielle. Annette Bening a également reçu un hommage pour sa carrière sur grand écran. En l'absence de son époux Warren Beatty, le père de ses 4 enfants - avec qui il y aurait beaucoup de tensions en raison du changement de sexe de leur fille aînée -, l'actrice s'est montrée relativement discrète, pas franchement heureuse, et surtout peu disponible pour des interviews...
Emmanuelle Béart, présidente du jury aux côtés notamment de Jeanne Balibar, Christine Citti et Nilda Fernandez, était à son affaire car elle adore la Normandie, étant notamment une habituée du Festival de Cabourg. L'actrice, blonde comme les blés en raison du tournage de Bye bye Blondie, qu'elle vient de tourner sous la direction de la romancière Virginie Despentes, nous a concoté avec son jury un palmarès très sympathique :
- Grand Prix : Mother and Child de Rodrigo García
- Prix du Jury ex aequo : Winter's Bone de Debra Granik, qui suit une jeune fille dans sa quête de son père, et The Myth of the American Sleepover de David Robert Mitchell, entremêlement d'amours adolescentes.
- Prix de la Révélation Cartier : Holy Rollers (Jewish Connection) de Kevin Asch, dont l'objet est un trafic transatlantique d'ecstasy.
- Prix de la Critique Internationale : Buried de Rodrigo Cortés. Du côté de la Mostra de Venise, on a récompensé de la coupe Volpi l'Américain Vincent Gallo (qui a boudé le festival) pour son rôle muet hyper intense de fugitif afghan dans Essential Killing. A Deauville, on est resté estomaqué par la performance de Ryan Reynolds, enfermé dans une boîte recouverte de sable dans le désert irakien, qui ne dispose que d'un téléphone portable et de 90 minutes pour trouver quelqu'un pour verser la rançon qui lui sauverait la peau. Stressant, harassant, magistral.
- Prix littéraire Lucien Barrière : Blonde de Joyce Carol Oates
- Prix Michel d'Ornano : Angèle et Tony d'Alix Delaporte