À l'occasion de la sortie prochaine de Mandibules, délirante comédie de Quentin Dupieux, Adèle Exarchopoulos a accordé un long entretien aux Inrockuptibles. Dans le numéro du 9 décembre 2020, l'actrice retrace sa carrière, elle qui a commencé l'impro par "flemme" de se mettre au sport. "Ce n'était pas du tout un rêve de petite fille. Mes parents étaient très loin de ce milieu et je ne pouvais absolument pas me projeter dans le monde professionnel du cinéma", a-t-elle détaillé. Pourtant, une fois bookée dans une agence, elle enchaîne les rôles, jusqu'à apparaître dans La Vie d'Adèle, d'Adbellatif Kechiche (en 2013).
Mais quelques années après le succès retentissant du film, les propositions s'amenuisent. Là, Adèle Exarchopoulos pense même que sa carrière est terminée. La naissance de son fils Ismaël (3 ans) n'a rien arrangé. "À 23 ans, j'étais enceinte. J'ai dû renoncer à deux projets. Mon contrat avec Vuitton s'est arrêté. Je ne faisais plus de sous. J'ai recommencé à vendre des sandwichs. J'avais une casquette, un faux nom... Mais les clients me reconnaissaient", a raconté l'actrice de 27 ans.
Ils ne voulaient pas croire que la fille qu'ils ont vu au cinéma leur préparait leurs trois fromages
Malgré ses efforts pour dissimuler cette erreur de parcours, Adèle Exarchopoulos n'échappe pas à l'oeil avisé du public. "Si je disais que ce n'était pas moi, ils me répondaient : 'Non mais c'est pas possible, t'es sa cousine'. Et si je leur disais que c'était moi, ils me prenaient pour une mytho et ne voulaient pas croire que la fille qu'ils ont vu au cinéma leur préparait leurs trois fromages", a-t-elle rigolé. Depuis, heureusement, Adèle Exarchopoulos a mis sa casquette au placard. La Flamme (Canal +), Sibyl, Forte, Mandibules... La jeune femme profite d'un véritable renouveau comique dans sa carrière. De quoi l'occuper pleinement.
Étant également maman d'un petit garçon de trois ans - né de sa relation passée avec le rappeur Doums -, Adèle Exarchopoulos regrette parfois d'avoir grandi trop vite. "Je peux me sentir en décalage avec les filles de mon âge. Parfois, je les envie. J'imagine qu'elles s'amusent, passent leurs vies en boîte à faire la fête, alors que moi je me lève aux aurores et que j'accompagne mon fils à l'école. À partir du moment où je suis devenue mère, je me suis mise à m'inquiéter pour mon fils et je me suis dit que j'avais perdu l'insouciance. Mais il y a aussi de grands moments de légèreté dans le fait d'être parent. Je pourrais parler des heures avec lui pour savoir si les requins tombent amoureux ou pourquoi les pandas sont herbivores...", sourit l'actrice.
Retrouvez l'interview d'Adèle Exarchopoulos en intégralité dans le dernier numéro des Inrockuptibles.