Parmi les personnalités attendues au Festival de Cannes, il y a Adèle Exarchopoulos. Celle qui avait explosé dans La Vie d'Adèle, Palme d'or en 2013, figure dans la compétition officielle de cette année avec Sybil, réalisation de Justine Triet avec également Virginie Efira. Six ans après son coup d'éclat cannois aux côtés de Léa Seydoux, l'actrice a pris un peu de recul sur le tourbillon qu'elle a provoqué, elle est devenue maman et a tourné dans six films. C'est donc une femme de 25 ans sereine et les pieds sur terre que Vanity Fair a rencontrée, qui maîtrise l'image qu'elle renvoie sans jamais se trahir et surtout, sans jamais trahir les siens, à commencer par son enfant.
Ce n'est pas ma vraie vie
Adèle Exarchopoulos n'a qu'un quart de siècle et pourtant, elle a déjà de la bouteille. En six ans, elle assume toujours être une fille "cash" mais tient un discours réfléchi. Derrière la jeune actrice et fashionista qui s'amuse sur les réseaux sociaux, on découvre une femme solide qui sait très bien ce qu'elle fait : "Je n'ai ni Facebook ni Twitter. J'essaie de fréquenter les réseaux avec autant de recul, d'ironie et de professionnalisme que je peux. J'essaye de jouer le jeu en le manipulant avec autant de prudence et de dérision que possible. Mais je garde une grande distance par rapport à ça. J'ai du mal avec l'impudeur narcissique qui se manifeste là-dedans, que ce soit à la façon 'Admirez mon bébé !' ou 'Likez ma visite à telle association'. Moi, j'agis en coulisse, je soutiens et je ne me sers que de mon compte Instagram officiel pour mon travail." Ainsi, ce n'est pas sur Insta que l'on verra le visage de son garçon, Ismaël, né il y a près de deux ans de sa relation avec le rappeur Doums : "Ça ne me viendrait pas à l'idée de mettre mon fils sur Insta'. Les gens me le réclament, mais ils doivent comprendre que ce qu'ils voient sur ce réseau, ce n'est pas ma vraie vie."
La vraie Adèle, c'est celle qui, pendant sa grossesse, s'ennuyait car elle n'a pas pu tourner de films, question d'assurance, et a demandé à son papa de lui trouver une occupation à l'AccorHotels Arena pour vendre des sandwichs dans la fosse : "On m'a mis un faux prénom et une casquette Coca-Cola et pendant deux mois, j'ai fait le job. Plein de gens m'ont dit que je ressemblais à Adèle Exarchopoulos mais personne n'a voulu me croire. (...) Il y en a même certains qui m'ont dit : 'Ouais, je l'aime bien Adèle, mais elle est trop dénudée dans ses films.'" L'égérie Louis Vuitton a fini par arrêter, de peur que la vérité éclate "et que cela remette en cause certains contrats..." Mais cette expérience renforce son idée qu'il est important, quand on évolue dans un milieu aussi privilégié, de ne pas être déconnecté de la réalité et de transmettre cela à son enfant : "Ce qui est sûr, c'est que mon fils n'ira pas en calèche à l'école et que je ne l'habille pas avec des trucs de luxe. Il sera comme tout le monde. Il sera même puni comme tout le monde !"
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Vanity Fair du mois de mai 2019