Plus que jamais, la personnalité trouble de Francisco Benitez, principal suspect dans l'affaire dite des "disparues de Perpignan" pose question. Alors que sa fille, la reine de beauté Allison Benitez, et son ex-femme, Marie-Josée, sont toujours portées disparues depuis le 14 juillet 2013, des révélations viennent de faire surface sur le suicide du légionnaire qui s'est donné la mort le 5 août dans sa caserne...
On pensait jusqu'ici que Francisco Benitez, décédé le 5 août dernier, après avoir laissé un mail dans un français approximatif dans lequel il clamait son innocence, s'était pendu dans les sanitaires de sa caserne. S'il est bien mort par pendaison, on apprend désormais qu'il y a erreur sur la manière dont le drame s'est produit. À en croire nos confrères du Midi libre, le suspect s'est donné la mort en nouant une corde autour de son cou avant de se jeter par une fenêtre du premier étage. Il a été retrouvé avec un foulard noir lui couvrant le visage. "La scène était hyper impressionnante. Ce type en uniforme, avec ses rangers, ses décorations et son foulard autour de la tête, accroché au bout d'une corde, sur le mur de la caserne...", a déclaré sous le choc un témoin de la scène qui s'est exprimé auprès du Midi Libre. Interrogés par la police, les collègues de Francisco Benitez n'ont pas fait mentir le surnom que l'on donne à l'armée, La Grande Muette, en se montrant fort peu loquaces...
La mise en scène, macabre et glauque, du suicide de Francisco Benitez ajoute un peu plus de mystère autour de cette sombre affaire. Comme le rappelle le journal régional, ce type de mise en scène est proche des mises à mort auxquelles procédait la dictature franquiste où, jusqu'en 1974, on tuait à l'aide d'un garrot des hommes et des femmes masqués par un foulard. Francisco Benitez, qui est justement né en Espagne en 1963, aurait-il voulu faire passer un message ? La personnalité du légionnaire reste très trouble du fait de son passé de coureur de jupons puisqu'il a eu de nombreuses maîtresses, comme Simone de Oliveira Alves, disparue en 2004, et Maria Theresa (46 ans), sa dernière amante espagnole en date, à qui il a téléphoné juste avant de se suicider...
Dans cette enquête, dont le parquet de Perpignan a requalifié l'information judiciaire en assassinat, la police continue les recherches du côté de Port-Leucate (Aude) pour retrouver les corps d'Allison Benitez (19 ans), dont on a appris qu'elle enquêtait sur la double vie de son père, et de Marie-Josée (53 ans). Les enquêteurs cherchent plus particulièrement dans une zone boisée de 50 hectares située entre la route départementale, l'étang et la zone naturiste, en raison des indices laissés par Francisco Benitez, comme son GPS et ses retraits bancaires. Si pour l'heure, les corps n'ont pas été retrouvés, la police s'interroge sur la possibilité que le suspect ait reçu de l'aide. "C'est vrai qu'on ne peut pas exclure qu'un complice l'ait aidé à faire disparaître les corps", a reconnu un enquêteur.
Thomas Montet