Mardi 3 septembre 2013, le parquet de Perpignan, en charge de l'affaire concernant la disparition de la jeune Allison Benitez et de sa mère Marie-Josée Benitez, a confirmé la piste criminelle et a décidé de requalifier l'information judiciaire... en assassinat. Le principal suspect est Francisco Benitez, le père d'Allison et ex-mari de Marie-Josée disparues le 14 juillet. Depuis qu'il s'est donné la mort par pendaison dans sa caserne le 5 août dernier, les langues se délient. Après les déclarations à charge d'Edwige Barbet, belle-soeur très inquiète du légionnaire, c'est au tour de Lydia Barbet, l'une des filles de Marie-Josée de s'exprimer dans Paris Match.
Âgée de 36 ans, Lydia continue d'appeler Francisco Benitez "papa", même si ce dernier n'était pas son père biologique. La jeune femme, qui garde de nombreux souvenirs émus de son enfance, reste persuadée de l'innocence de cet homme aux multiples conquêtes et dont le passé est empreint de mystère en raison de la disparition d'une précédente et trouble amante, Simone de Oliveira Alves, en 2004. À l'époque, cette dernière avait menacé par SMS d'enlever Allison.
Alors que des traces d'ADN de la jolie Allison (19 ans), qui devait participer au concours de Miss Languedoc qui s'est déroulé le 11 août, et de Marie-Josée (53 ans) ont été retrouvées dans le congélateur et le lave-linge du père, pour Lydia cela ne prouve rien. La jeune femme affirme que la machine à laver de sa mère "a été en panne durant six mois" et que, par conséquent, Francisco utilisait celle de la caserne. Si du linge a bien été tâché de sang, elle refuse de tirer une conclusion trop hâtive. Quant au congélateur, que Francisco a déplacé de chez lui avec l'aide d'un ami, selon une source proche du dossier, elle n'en a pas souvenir...
Lydia, en colère d'avoir été "laissée seule" par Francisco Benitez, relate que son beau-père était "abattu" à la sortie du commissariat après avoir fait sa déposition. Ce dernier aurait même lâché qu'il se "foutrait en l'air" si d'aventure la disparition des deux femmes devait être synonyme de malheur. Finalement, il ne supportera pas la pression qui pesait sur lui et se tuera par pendaison - non pas dans les toilettes de la caserne comme indiqué, mais dans les douves - laissant une lettre approximative adressée à son colonel et ses collègues. Quand à son dernier coup de téléphone, c'est à une autre maîtresse qu'il l'a passé, Maria Theresa, résidente en Espagne. Les journalistes de Paris Match ont mené une belle enquête jusqu'en Espagne ou les parents de Benitez refusent de parler. Le père affirme même qu'il vient de perdre son fils dans un accident de voiture. Quand à Maria-Theresa - une belle blonde de 46 ans, mariée avec des enfants - elle se terre dans le silence, mais possédait le portable de Lydia, la belle fille de Benitez, qu'elle a appelée deux jours après le suicide du suspect...
Aujourd'hui, Lydia Barbet est partagée "entre l'espoir et les idées noires", essayant de ne pas imaginer le pire, et elle continue de déposer des messages à sa mère et à sa demi-soeur sur Facebook. Parmi ses théories, la jeune femme envisage que les deux disparues sont encore en vie, qu'elles auraient pu faire une mauvaise rencontre ou avoir bénéficié d'une aide pour survivre. "Je ne sais pas, je suis perdue...", dit-elle. Elle défend quand même son beau-père et essaie de trouver des explications, à... l'inexplicable.
Seule l'enquête l'aidera à y voir plus clair.
Thomas Montet
L'interview de Lydia Barbet est à lire dans Paris Match, en kiosques le 5 septembre 2013.