Trois ans jour pour jour après la disparition d'Allison Benitez, 19 ans, prétendante à la couronne de Miss Roussillon, et sa mère, Marie-Josée, 54 ans au moment des faits, leur famille est plus que jamais motivée à faire toute la lumière sur cette affaire. Eric Barbet, oncle et frère des victimes, et son épouse Ghislaine ne lâchent rien mais craignent que l'enquête piétine. Selon eux, il reste encore des témoins potentiels à interroger. Ce 14 juillet 2016 dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, le couple se confie dans l'espoir de relancer l'affaire dont le principal suspect, Francisco Benitez, père et époux des victimes, s'est donné la mort par pendaison le 5 août 2013. Il a toujours clamé son innocence.
Selon les premières conclusions de l'enquête, le sang d'Allison a été retrouvé partout dans la maison familiale, située dans un quartier modeste de Perpignan. Il y aurait eu double meurtre, mais, trois ans plus tard, les corps restent introuvables. "[Allison] a cherché à s'enfuir, affirme son oncle, Eric Barbet, dans Le Parisien. Les traces de sang, révélées à l'étage, dans sa chambre, la salle de bain et même la terrasse attestent de ce qui s'est passé [des traces ont également été retrouvées dans le congélateur et la machine à laver de maison, NDLR]. Cet après-midi-là, en pleine chaleur, il y a forcément quelqu'un du quartier qui a vu et surtout qui a entendu quelque chose. Ils doivent témoigner pour que l'on puisse mieux comprendre. C'est un nouvel appel à témoins que nous lançons."
Eric Barbet et son épouse ont une autre question : Francisco Benitez, s'il est bien coupable comme le désignent tous les indices, a-t-il agi seul ? Eric n'épargne aucun détail aux lecteurs du Parisien : "Il a fallu nettoyer les traces de sang partout. Des litres et des litres de javel ont été utilisés. Et puis il a fallu se séparer des corps. Nous aimerions être sûrs que Benitez était bien tout seul à agir entre dimanche soir et mardi matin. Nous voulons avoir la certitude qu'il n'a pas bénéficié de complicité."
Il a fallu nettoyer les traces de sang partout. Des litres et des litres de javel ont été utilisés. Et puis il a fallu se séparer des corps
Ce que souhaite la famille des victimes, c'est également que le dossier de la disparition de Simone de Oliveira en 2004, maîtresse de Francisco Benitez, à Nîmes soit joint à celui d'Allison et sa mère à Perpignan. Le désespoir du couple Barbet est partagé par Edwige Barbet, soeur et tante des victimes, qui redoute que l'enquête soit au point mort. Du côté du procureur de Perpignan, on estime que la famille doit s'armer de patience, que le dossier est toujours en cours d'instruction.
Et quel dossier ! La thèse du double meurtre est privilégiée, mais où sont les corps ? Quel traitement Allison a-t-elle subi au regard des innombrables traces de sang retrouvés à son domicile ? Et sa mère ?
La 14 juillet 2013, Allison et son père Francisco Benitez, adjudant-chef à la Légion étrangère, quittent vers 13h10 le rassemblement des candidates à Miss Roussillon à Canet-en-Roussillon. La jeune femme de 19 ans et sa mère, Marie-Josée, disparaissent dans l'après-midi. Selon Francisco, elles auraient fui ensemble à Toulouse, après une dispute avec lui, comme l'atteste un texte que lui a envoyé Marie-Josée à 17h17. La police de Perpignan a découvert qu'en réalité, la mère et la fille n'ont jamais quitté l'appartement et que le texto avait été envoyé par le père, faisant de lui le principal suspect d'un fort possible double meurtre.
Le 5 août 2013, à la caserne de la Légion étrangère de Perpignan, Francisco Benitez se suicide par pendaison, emportant avec lui ses secrets. Sa personnalité trouble interpelle les enquêteurs. La disparition en 2004 de sa maîtresse Simone de Oliveira, dont le corps n'a jamais été retrouvé, interroge. Conséquence de l'affaire Benitez, en 2013, il a aussi été suspecté dans la mort de Sandra Martin, 21 ans, retrouvée noyée en 1999. Elle était une amie de sa maîtresse.
Le 14 juillet 2015, Me Capsié, avocat des soeurs d'Allison Benitez, déclarait au Parisien : "Lydia a été la plus longue à accepter. Elle ne pouvait pas imaginer que celui qu'elle considérait comme son père ait pu faire du mal à sa mère et à sa soeur. Elle vit aujourd'hui dans la souffrance. Sa soeur Roxane, elle, est dans la révolte. Eric [Barbet], lui, se manifeste dans une énergie démultipliée pour connaître la vérité." Une énergie qui l'anime toujours, en témoigne son appel lancé dans Le Parisien aujourd'hui...