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L'opinion publique compte plus que tout dans une affaire de meurtre aussi médiatique. Plusieurs éléments de l'enquête ont ainsi fuité dans la presse durant ces sept derniers mois. On peut y lire toute une panoplie de messages, d'échanges entre les protagonistes de l'affaire Jubillar, notamment entre Delphine et Cédric, son mari dont elle essayait de divorcer, mais aussi entre elle et son amant ou encore, l'ancienne compagne de ce dernier.
Quelques semaines avant la disparition de l'infirmière du Tarn, en novembre 2020, son mari lui avait adressé une lettre dans laquelle il lui rappelait ses sentiments. Mais trop tard : Delphine Jubillar, née Aussaguel, avait déjà pris sa décision de divorcer et vivait une idylle puissante avec son nouveau compagnon, avec qui elle avait comme projet d'acheter une ferme avant de s'y installer. "Sache que je t'aime fort, je ferai le nécessaire, je suis désolé (...) Sache que c'est écrit avec le coeur, sache que je t'aime. Je veux te montrer que tu peux me donner une seconde chance", avait écrit Cédric Jubillar dans sa lettre, comme le révélait La Dépêche. "Merci pour cette touchante lettre, j'en suis désolée", avait répondu la mère de famille.
Une "vie de Bidochon"
Ne concevant pas comment Delphine a pu rejeter cette opération reconquête, Cédric la harcèle alors de messages, jusqu'à la pousser à bout : "Je suis au boulot, fous-moi la paix, c'est mort, plus de retour en arrière". "Non, s'il te plaît. Je t'aime", a-t-il répondu. "Je m'en br*nle de ton amour. Je me fous des conséquences, ce n'est pas moi qui aie le plus à perdre", avait-elle ajouté. Quelques jours plus tard, le plaquiste de 33 ans sent qu'il la perd, pour de bon. "Mon coeur, s'il te plaît, reviens-moi, je t'aime. Je te fais plein de bisous", lui écrit-il. "Oui merci, je te souhaite une bonne journée bisous", répond-elle.
Ce n'était pas la première fois que Delphine Jubillar haussait le ton face à son ex-mari insistant. Toujours d'après La Dépêche du Midi, l'infirmière ne pouvait plus supporter cette "maison de Bidochon", leur "voiture de Bidochon". "Je n'en peux plus de cette vie de Bidochon", écrit-elle. Elle lui reproche de perdre ses boulots, ses négligences à terminer leur maison en construction ou encore, sa voiture qui tombe toujours en panne. De plus, Delphine Jubillar subvenait parfois aux besoins de Cédric, grand consommateur de cannabis, qui peinait à financer son addiction.
Tu prendras ma place quand elle sera libre
Peu avant sa disparition - et son possible assassinat -, Delphine Jubillar recevait un message de la compagne de son amant, le "confident de Montauban", comme l'avaient surnommé les gendarmes. 24 heures avant cette nuit du 16 décembre 2020, cette femme apprend que son homme la trompe avec l'infirmière. "Tu prendras ma place quand elle sera libre, pour le moment ce n'est pas le cas", lui écrit-elle par texto. "Tu garderas toujours une place entre nous", répond Delphine Jubillar. Parents d'un jeune enfant, "l'amant" et son ancienne compagne ont voulu passer une dernière fois les fêtes de fin d'année en famille. Ensemble, les deux femmes passaient un pacte : Delphine Jubillar ne devait pas contacter son homme durant ces journées de fête, pour permettre à tout le monde de faire son deuil paisiblement. Des échanges aussi brefs que courtois.
Le jour d'après, le soir de sa disparition, Delphine Jubillar envoie son tout dernier message à son amant. Peu avant 23 heures - l'heure à laquelle Cédric
assure qu'elle est partie seule promener leurs chiens -, l'infirmière avait envoyé un
"bonne nuit mon amour" à son amant, accompagné d'une photo d'elle en "
tenue de nuit",
"douchée et prête à aller au lit", d'après son témoignage. Peu après ce message, des voisines disent avoir entendu une dispute entre Cédric et Delphine Jubillar et les chiens aboyer, tout comme leur fils aîné âgé de 6 ans, devenu malgré lui un témoin clé dans la disparition de sa mère.
Des aveux partiels ?