En dix-huit mois d'enquête, Delphine Jubillar n'a toujours pas été retrouvée. L'infirmière de Cagnac-les-Mines, maman de deux enfants en instance de divorce, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 et le suspect numéro 1 est son mari, Cédric. Tandis qu'il nie fermement être impliqué dans sa disparition depuis la prison de Seysses où il est en détention provisoire pour homicide par conjoint, les autorités s'affairent à retrouver une trace de son corps, ce qui permettrait de faire un immense bond dans l'affaire. Un ancien codétenu du coupable présumé avait fait des révélations explosives, affirmant qu'il lui avait confié où le corps avait enterré. Mais les fouilles dans la zone indiquée n'ont rien donné. Une voisine et amie de Delphine Jubillar a une autre piste pour retrouver le corps, rapportée par Libération.
Elena (prénom modifié) est la voisine du couple Jubillar et amie de la disparue. Son mari François (son nom a été changé), ouvrier, avait été la cible d'une mise en scène vicieuse de Cédric Jubillar. Il l'avait accusé d'avoir volé une plaque de fer, sous-entendant qu'elle aurait servi à cacher le corps de sa femme. De son côté, son épouse participe régulièrement aux battues pour retrouver une trace de la trentenaire. Elle n'a jamais aimé la désinvolture de Cédric Jubillar, qu'elle ne trouvait pas très impliqué dans les recherches avec ses bottes trop propres : "Les six mois après la disparition, c'était un peu tendu, poursuit-elle. J'en avais un peu marre de le voir arriver en voiture, musique à fond, belle vie, avec son chapeau Havana, sa nénette [Séverine], alors que nous on cherche, on essaie d'aider, et à part se faire insulter, narguer, menacer..."
Avec ses amies - que Cédric surnomme les "dindes", elle a une théorie : Delphine a été enterrée dans un cimetière. Julie (prénom modifié) se souvient de cette conversation près du cimetière Saint-Dalmaze, quatre mois après la disparition de Delphine Jubillar. "Il me montre les joints des tombes du cimetière, il me fait un cours sur les joints propres, sales... Et il me dit, 'eh oui, je m'y connais malheureusement'. Il y a une tombe pour laquelle il me demande de l'aider à ouvrir. Il a ouvert le tiroir d'une tombe et s'est mis à rire, et il a dit : 'Putain, [Julie] merci, maintenant il y a tes empreintes avec les miennes', et il rigole." Des mots qu'elle a enregistrés sur son téléphone. La piste du cimetière à laquelle ses proches, les enquêteurs la connaissent. Mais elle est complexe, explique une source à Libération : "Il n'y a rien de plus difficile à perquisitionner que des tombes. S'il faut en arriver là, ce ne sera qu'en dernier recours..." Des équipes sur place ont d'ailleurs quadrillé la zone et des drones ultraperfectionnés l'ont survolée, précise La Dépêche. Pour l'heure, rien n'est sorti de ces fouilles.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.