C'est une affaire qui fait grand bruit dans le monde de l'industrie musicale française. Considéré comme l'un des artistes les plus populaires des dernières années, Slimane enchaîne les succès, que ce soit en duo avec Vitaa, ou en solo avec une tournée des Zéniths dans toute la France. Ce mardi 29 octobre, on a appris qu'un technicien avec lequel il a travaillé par le passé a porté plainte, pour harcélement sexuel, après des comportements inacceptables du chanteur. Le plaignant se serait fait "'bloquer contre un mur' par l'artiste, qui 'lui aurait imposé une étreinte'", comme le révèle Le Parisien hier.
"Mon client est très mal à l'aise, il lui répète qu'il n'est pas intéressé, l'artiste insiste et lui demande si d'autres membres de l'équipe le seraient. (...) Il pense en avoir fini, mais pendant la nuit, de son lit dans le tour-bus, l'artiste va lui envoyer durant deux heures et demie une multitude de messages et de vidéos à caractère sexuel, voire pornographiques", a déclaré Maître Anne-Sophie Charrieras, l'avocate du plaignant, dont l'identité n'a pas été révélé, mais qui a décidé de porter plainte pour harcèlement sexuel ce lundi. Pourtant, les faits remonteraient à plusieurs mois puisque d'après nos confrères, ils "auraient été commis dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023 au Zénith de Saint-Étienne". Pourquoi maintenant ? Une plainte qui tombe à pic ?
Dans un article publié ce mercredi 30 octobre, Le Parisien affirme enquêter sur cette histoire "depuis janvier" dernier. "À l'époque, notre journal a identifié la victime mais celle-ci ne souhaite ni témoigner ni que nous rendions public les faits, ce qui rend impossible tout article", précisent-ils aujourd'hui. En novembre 2023, celui qui a récemment pris la parole après avoir pris une grande décision a été choisi pour représenter la France au concours de l'Eurovision, soit "un mois avant les faits supposés" et donc "si elle devenait publique avant le coup d'envoi de l'Eurovision, cette affaire de harcèlement sexuel, pas encore avérée, serait un nouveau scandale pour France Télévisions", après le comportement de La Zarra l'année dernière.
D'après Le Parisien, le chanteur de 35 ans se serait alors fait très discret pendant toute la préparation à l'évènement afin, présume le Parisien, "de ne pas énerver la potentielle victime avec des sorties médiatiques intempestives qui pourraient lui donner envie de porter plainte". D'après nos confrères, ils affirment avoir été boycottés par le chanteur et par France Télévisions, qui ne souhaite pas que l'artiste s'adresse à eux en raison de l'enquête qu'ils mènent sur cette affaire. Même son de cloche du côté d'Indifférence Prod, la société de management qui gère les intérêts de Slimane où "l'ordre est donné de ne plus parler au Parisien", comme ils l'affirment.
Enfin, il est question de l'attitude de France Télévisions et TF1 dans le papier du Parisien. Les deux principales chaînes françaises collaborent ou ont collaboré avec lui et nos confrères se demandent si elles étaient au courant de l'affaire touchant l'artiste. "À l'époque, c'étaient des rumeurs, pas des faits avérés. Et notre travail ne dépend pas des rumeurs", répond un porte-parole de France Télévisions, qui l'a choisi pour l'Eurovision avant de le mettre à l'affiche d'un concert gratuit au moment de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris.
Du côté de la première chaîne, Le Parisien affirme qu'on "a serré les dents toute l'année" concernant Slimane, qui participe notamment à The Voice Kids - qui a été tourné avant les faits présumés de Saint-Etienne... - et au gala annuel des Enfoirés. - qui a eu lieu après les faits... -D'après eux, "la direction des programmes de TF 1 aurait dû avoir connaissance de l'affaire dès le mois de décembre", puisque d'après leurs informations, "la société dans laquelle travaille le plaignant a prévenu Play Two Live, la filiale de concerts de TF 1, productrice de la tournée de Slimane, de l'affaire par oral le 22 décembre 2023, puis par courrier le 3 janvier 2024". Cette société souhaitait se retirer intégralement de la tournée Slimane, en raison des propos déplacés et d'envois de vidéos à caractère sexuel à un de leur employé par l'artiste. Ce qui a été acté entre la prod et cette société, sans aucune compensation, d'après nos informations.
"Saïd Boussif, le manager de Slimane, disait à tout le monde que c'était faux, que c'était entre deux adultes consentants et que son salarié essayait juste de faire du chantage", précise un des dirigeants de TF1 à nos confrères concernant l'attitude de la chaîne vis-à-vis du chanteur.
Beaucoup de conditionnel dans tout cela... beaucoup de propos "rapportés de manière anonyme".
Le procureur de Saint-Etienne, David Charmatz, joint par l' AFP et par BFMTV, a annoncé que l'avocate du plaignant lui a indiqué qu'elle lui fournirait "ultérieurement" des " éléments de preuves". Le procureur attend donc ces " éléments de preuves" pour ouvrir ou non un enquête et entendre de fait " le plaignant et le mis en cause. On peut quand même se poser la question " Quelle était l'urgence de ce dépôt de plainte du 28 octobre, 4 jours avant les NRJ Music Awards... sans les éléments de preuves ?
En attendant le mal est déjà fait...
Slimane reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à clôture de l'affaire.