Agent et entraîneur sur le court, petit ami à la ville : Michael Kuzaj multiplie les casquettes pour soutenir au mieux Alizé Cornet. Tandis que la troisième joueuse française s'apprête à affronter sa compatriote Pauline Parmentier ce 30 mai 2018, au second tour du tournois de Roland-Garros, son compagnon met tout en oeuvre pour l'encourager, quitte à risquer une nouvelle dispute.
Le jeune homme s'est exprimé sur sa relation de couple dans les colonnes du Parisien, ce 30 mai. L'occasion pour l'ancien joueur de tennis de se confier sur le tempérament parfois impétueux de sa compagne avec qui il vit depuis quatre ans. "Je suis son copain avant tout, explique t-il. Après j'enfile un peu les casquettes au gré des besoins. Mais coach, c'est vraiment temporaire."
Mais il n'est pas toujours simple de composer entre vie de couple et encadrement sportif : "Le coaching, ça peut venir empiéter sur l'aspect personnel parce qu'on emporte tout à la maison ! Quand on passe une journée de m... à l'entraînement, ça affecte l'humeur générale, témoigne-t-il. Elle sait qu'elle doit bosser pour mieux gérer ses émotions. (...) Quand elle dépasse les limites, elle sait s'excuser."
Et la 34e joueuse mondiale a plusieurs fois dépassé les limites sur le terrain, devant des caméras qui n'ont pas loupé une miette de ses coups de sang. Après une prise de bec à Doha, c'est au tournois d'Indian Wells qu'Alizé Cornet a brillé par sa fougue le 9 mars. Perdant contre la Russe Sofia Zhuk (136e mondiale) au premier tour, la jeune femme de 28 ans s'en est violemment prise à son petit ami et à son second coach officiel de l'époque, allant jusqu'à leur imposer de quitter les tribunes.
"Il faut savoir relativiser le fait d'être passé en boucle sur les réseaux sociaux, raconte Michael Kuzaj. Ce qui m'a touché, c'est surtout de voir à quel point elle était mal pour faire ça. La voir jusqu'à nous chasser du terrain... J'ai été touché pendant un jour ou deux mais je savais qu'elle n'était elle-même ce jour-là. Je ne lui en ai pas voulu." Peu de temps après dans L'Équipe, la sportive a mis ce pétage de plombs sur le compte du stress d'une possible suspension à la suite des contrôles anti-dopage.
L'audience qui devait avoir lieu en mars à été reportée de plusieurs semaines. En attendant de finalement être blanchie le 15 mai, il n'a pas été facile pour la joueuse régulièrement victime de sexisme de continuer à s'entraîner comme si de rien n'était, comme en témoigne son meilleur allié : "J'étais la seule personne avec qui elle pouvait être sur le terrain à ce moment-là. (...) Mentalement, c'était très difficile. Je défie quiconque d'aller s'entraîner en se disant que ça ne sert peut-être à rien..." Désormais libérée de tout soupçon, Alizé Cornet à toutes les cartes en main pour aller le plus loin possible pour sa 14e participation aux Internationaux de France.