Sale ambiance à France Télévision... Selon Le Parisien, en kiosques ce dimanche 9 juin 2024, les audiences des journaux du 20h de France 2 sont en sensible baisse cette saison, au point de sérieusement inquiéter la présidente du service public Delphine Ernotte et son numéro deux Stéphane Sitbon-Gomez. Si Julian Bugier à 13 heures subit une baisse modérée, et réalise des scores honorables face à Marie-Sophie Lacarrau, les chiffres réalisés cette saison par Anne-Sophie Lapix et Laurent Delahousse sont bien plus problématiques...
Dans le détail, Anne-Sophie Lapix accuse une sensible baisse de 355 000 téléspectateurs sur un an. Ses journaux n'ont fédéré cette saison que 4,4 millions de téléspectateurs, contre 5,3 millions pour Gilles Bouleau. Le journaliste de TF1 creuse l'écart, avec 980 000 téléspectateurs de plus que sa concurrente, contre seulement 520 000 l'an dernier... Une décélération qui se vérifie également le week-end, avec Laurent Delahousse, qui a égaré plus de 350 000 fidèles, et qui voit son écart avec Anne-Claire Coudray augmenter à 1,2 million...
Il n'en fallait pas plus pour que les langues se délient. Sans surprise, Anne-Sophie Lapix fait figure de fusible, et de nombreux cadres du service public la fustigent, et pointent du doigt son ton tout comme la ligne éditoriale qu'elle a adoptée cette saison : "Le 20 Heures est trop triste, les angles pour décrypter l'actualité sont souvent négatifs, ou macroéconomiques, loin des préoccupations quotidiennes des Français" déplore l'un d'entre eux. Les politiques, nombreux à réclamer la tête d'Anne-Sophie Lapix depuis plusieurs saisons, en profitent pour lui reprocher une fois encore "sa rectitude" et "ses sourires ironiques".
Ce dimanche 9 juin justement, celle qui vient d'interviewer le président Emmanuel Macron a accordé une interview à La Tribune Dimanche, dans laquelle elle est revenue sur le ton parfois agressif ou ironique qu'elle peut adopter dans ses journaux et au cours de ses interviews, et que les politiques lui reprochent. Une irrévérence qu'elle assume bien volontiers, en dépit des scores d'audience en sensible baisse qu'elle affronte depuis plusieurs mois : "Mon but n'est pas d'être agressive. En arrivant au 20 Heures, j'ai également essayé de gommer mon ironie, qui n'était pas mal perçue lorsque je présentais une émission politique sur Canal+. Après, oui, il m'arrive toujours d'avoir un petit sourire quand je pose des questions taquines. C'est mal vécu par certains invités. Mais tant pis, on ne peut pas tout contrôler !"
L'épouse du patron de Publicis peut compter sur le soutien sans faille de sa patronne. En pleine tempête, Delphine Ernotte continue de défendre celle qu'elle a elle-même choisie et nommée à la tête des 20h de France 2 sept années plus tôt, palliant ainsi le limogeage brutal de David Pujadas. Anne-Sophie Lapix va-t-elle subir le même sort ? Interrogée par La Tribune Dimanche sur les audiences en baisse de ses JT, la journaliste reconnaît un fléchissement qu'elle impute à Médiamétrie : "En novembre et décembre, on était en très grande forme. En janvier, ça a commencé à être difficile. Je n'ai pas vraiment d'explications (...) Peut-être la nouvelle façon de mesurer l'audience de Médiamétrie joue-t-elle un rôle à la marge (...) Je ne vais pas vous mentir en vous disant que je me moque des audiences. C'est un combat, car c'est important d'informer le plus de monde possible. Alors, oui, je les regarde tous les jours à 9h01."
Pour l'heure, toujours d'après Le Parisien, la direction s'intéresserait davantage au cas Karine Baste. La joker en titre d'Anne-Sophie Lapix depuis quatre saisons devrait prendre la porte de sortie dans les prochaines semaines. En effet, la manière de présenter les journaux, parfois hasardeuse, serait "loin de faire l'unanimité". Deux noms sont déjà sur toutes les lèvres pour lui succéder : Thomas Sotto, déjà joker de Laurent Delahousse le week-end, et Maya Lauqué, qui avait brillamment remplacé Anne-Sophie Lapix il y a quelques mois.