Sur Instagram, Roberto Alagna avait alarmé ses fans en postant une courte vidéo dans laquelle il relatait l'attaque terroriste en cours à Vienne, le 2 novembre. L'artiste de 57 ans, en costume et maquillé alors qu'il était invité à se produire à l'opéra, s'est retrouvé confiné avec sa femme la soprano Aleksandra Kurzak, et les musiciens.
Interrogé le mardi 3 novembre par Le Parisien sur cette nuit d'angoisse, Roberto Alagna a relaté avoir appris l'attaque "entre deux scènes", en consultant son téléphone portable sur lequel il avait reçu un message d'un cousin l'informant de ce qu'il se passait. "Il y avait des photos de policiers antiterroristes juste au pied du théâtre, sous ma loge. Forcément, c'était inquiétant", a-t-il confié. Mais le ténor a gardé l'information pour lui afin que la représentation, filmée, puisse se terminer dans le calme. Le directeur de l'établissement n'a alors fait l'annonce de l'attaque qu'à la toute fin. "Il est monté sur scène et a demandé à tout le monde de rester dans le théâtre. On a entendu des cris, mais la police est arrivée et cela s'est vite calmé", a-t-il précisé. Après une distribution de couvertures, notamment aux quelques enfants présents pour passer la nuit, "les musiciens sont restés dans la fosse et ont joué pour faire patienter tout le monde."
Roberto Alagna, qui jouait sur scène Paillasse, a reconnu que sa femme et lui ont "eu une nuit un peu courte" en allant se coucher que vers 6h du matin ; les gens dans l'opéra ont été bloqués jusque 2h30. "Avec ma femme, nous sommes rentrés à l'appartement en voiture. Dans le centre-ville, il y avait des barrages de policiers partout, on avait l'impression d'être en état de siège, en guerre. On a basculé de la distraction à l'horreur. C'est terrible de vivre ça (...) après il était difficile de trouver le sommeil", a-t-il précisé.
Roberto Alagna, dont la fille Malèna était par chance avec ses grands-parents en Pologne, a annulé tout ce qu'il avait prévu pour le reste de son séjour en Autriche et reste chez lui avec son épouse Aleksandra. Le ténor, qui a évoqué une ville tombée dans le silence - trois jours de deuil national ont été décrétés - doit normalement se rendre ensuite à Berlin...
Le dernier bilan de l'attentat fait état de quatre victimes alors que vingt-trois personnes restaient hospitalisées mardi, dont sept dans un état critique, selon l'association hospitalière de Vienne.