En ce moment, Barack Obama voit des chiffres un peu partout, jusqu'à l'écoeurement sans doute, entre l'état de l'économie américaine, la crise européenne et le compteur de ses fonds de campagne (60 millions de dollars en mai, un record mensuel, mais moins que son futur adversaire Mitt Romney - 77 millions -). Mais il y a aussi certains chiffres qu'il affectionne et qui le détendent : les scores des rencontres sportives. Et lorsque son agenda à la Maison Blanche lui prévoit un rendez-vous avec les champions d'un sport national, le président des Etats-Unis, accro au sport, est ravi et ne s'en cache pas.
Barack Obama recevait vendredi 8 juin au palais présidentiel, à Washington, les New York Giants afin de les féliciter pour leur victoire (21-17) en février dernier lors du Super Bowl XLVI aux dépens des New England Patriots de Tom Brady, un deuxième sacre en quatre ans sensationnel, arraché dans la dernière minute de jeu grâce à un run de Bradshaw. Un scénario qui n'a pu que combler le grand amateur de sport qu'est Barack Obama, lequel a notamment souligné dans son discours la manière dont la franchise menée par le coach Tom Coughlin et le quarterback vedette Eli Manning avait su surmonter tous les obstacles d'une saison difficile pour remporter un nouveau titre.
Comme à chaque fois en de telles circonstances, l'accueil réservé par le président américain à ses invités a été particulièrement chaleureux et décontracté, assaisonné de quelques traits d'humour. Lui qui chantait récemment Call me maybe s'est notamment attaqué à un autre tube : "Je ne connaissais pas la technique d'un petit peu de Phil Collins avant un match important. Il faudra que j'essaye avant une rencontre importante avec le Congrès", a-t-il plaisanté en référence au fait que les Giants avaient, à la veille de leur Super Bowl victorieuse, avaient regardé une vidéo dont le fameux tube de l'Anglais était la bande originale. Et si Obama a remarqué que certains joueurs avaient déjà eu le plaisir d'honorer son invitation il y a quatre ans lors de leur précédent sacre, il est convenu avec le coach Tom Loughlin, pas contre un nouveau triomphe lors du Super Bowl XLVII en février 2013, qu'ils seraient ravis de prendre date l'an prochain, leur objectif commun - allusion à une hypothétique réélection de Barack Obama à la présidence en novembre prochain.
Plus sérieusement, prenant en exemple la remontée fantastique des NY Giants lors du match, il a rendu hommage à une abnégation qui s'exprime aussi largement dans le travail caritatif de la franchise, notamment en faveur des blessés de guerre : "L'équipe répond toujours présente pour nos hommes et nos femmes en uniforme. C'est une tradition des New York Giants qui remonte à la Seconde Guerre mondiale. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le propriétaire Wellington Mara servait dans la Marine, a-t-il expliqué avec admiration. Et ces gars-là ont montré clairement une chose : peu importe qui vous encouragez le dimanche, si vous êtes un vétéran de guerre, les New York Giants sont à vos côtés."
Dans le registre de l'action sociale des Giants, il a encore tenu à les féliciter pour leur engagement contre l'obésité, ajoutant avec un brin d'humour, puisqu'il s'agit d'un grand cheval de bataille de son épouse : "Michelle aime ça."