
Il ne s'exprime pas en public et n'a pas de compte public sur les réseaux sociaux. Il ne vient sur le campus de l’université de New York (NYU) que pour assister aux cours de la Stern School of Business où, durant les décennies passées, l’ont précédé Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis, et Édouard de Rothschild, héritier français de la famille du même nom. Il n’a pas de petite amie connue, même si The Daily Mail a soufflé le nom de l'influenceuse conservatrice Maria Arana, 21 ans, étudiante mexico-américaine de NYU qui, selon le journal britannique, pourrait être la “future Mme Barron Trump”. Elle a démenti en précisant “ça ne me déplairait pas forcément”.
À 19 ans, le fils de Donald et Melania Trump affole autant la chronique journalistique que ses quatre frères et sœurs réunis : Donald Junior, Ivanka et Eric (enfants d’Ivana Trump) et Tiffany (fille de Marla Maples). C’est que ceux-ci sont connus des médias qui ont déjà tout raconté de leurs vies privée et professionnel. En revanche, de Barron on ne sait rien ou presque. Né le 20 mars 2006 à New York, il a la double nationalité américaine et slovène grâce à Melania, née en Slovénie. Elle le surnomme “Little Donald” (“Petit Donald”) et, peu intéressée par le monde politique, lui a consacré le plus de temps possible. Il avait 10 ans quand son père a intégré la Maison Blanche en janvier 2017. Peu de temps après, en mai, le New York Times annonçait que Barron entrait au collège épiscopalien privé de Saint-Andrews, dans l’État du Maryland, comme Pierre Omidyar, fondateur d’eBay, quelques années auparavant. Sa scolarité s’est poursuivie à la Oxbridge Academy, un lycée de West Palm Beach, en Floride. C’est dans cet État que son père a vécu pendant le mandat de Joe Biden, dans sa résidence de Mar-a-Lago. Au lycée, Barron se faisait appeler Jack pour protéger sa vie privée.
L’héritier à des raisons légitimes pour prendre de telles précautions. En mars 2017, le Secret Service, chargé de la protection du président des Etats-Unis et des personnalités, annonçait avoir lancé une enquête sur le vol, dans le quartier new yorkais de Brooklyn, d’un ordinateur portable appartenant à un de ses agents. Selon la chaîne CNN, cet appareil contenait des plans et des projets d’évacuation de la Trump Tower, où réside régulièrement le chef de l’État et sa famille. Deux responsables de la police de New York avaient confié que l’ordinateur contenait des informations “très sensibles”. La sécurité autour de Barron avait alors été sensiblement resserrée, ce qui n’avait pu lui échapper.


Malgré son jeune âge, il est habitué à être au centre des polémiques. La comique Rosie O'Donnell avait présenté ses excuses à Melania en 2016 pour une blague qui suggérait qu'il était autiste. L'année suivante, un scénariste de la mythique émission télé Saturday Night Live avait été suspendu pour avoir prédit sur les réseaux sociaux que l'enfant, alors âgé de 10 ans, “serait le premier auteur d’une tuerie dans son école qui est scolarisé à la maison”. Fille de l’ex-président, pourtant démocrate, Bill Clinton, Chelsea Clinton a plusieurs fois pris publiquement la défense de Barron. De l’aveu de tous ceux qui le connaissent, Barron aime la discrétion. Mais quand on est le fils du tonitruant président américain, difficile de passer inaperçu ! Tous les matins, le jeune homme arrive à l’université de New York entouré de véhicules SUV noir et escorté par des agents des services secrets. Il se fond ensuite dans la foule des 30 000 étudiants mais sans vraiment se mêler à eux. Selon le magazine américain Vanity Fair, il ne participe pas aux activités extrascolaires. Pas même au matchs et entraînements de basket-ball auxquels semble le prédestiner sa taille imposante.

L’un des élèves se souvient avoir demandé à jouer au basket-ball avec lui. “Barron semblait intéressé, mais il avait l’impression qu’avec les agents des services secrets en civil, ‘il n’était pas vraiment autorisé à faire ce genre de choses‘”, assure Vanity Fair. “Il est un peu comme une curiosité sur le campus", note Kaya Walker, la présidente du parti républicain de l’université. Il va en cours, il rentre chez lui.” En dépit de ce profil très bas, Barron est considéré comme une figure montante de la famille Trump. Il est “le genre de personne qui peut créer une entreprise susceptible d’être cotée en Bourse, mais qui peut aussi s’asseoir et boire une bière avec la personne qui dirige son usine de fabrication”, analyse l’influenceur Justin Waller. Le 20 janvier dernier, lors de la cérémonie d’investiture, son père en a profité pour faire acclamer sa progéniture. Il n’a alors échappé à aucun observateur que le benjamin a décroché la palme de l’applaudimètre. La dynastie Trump a-t-elle trouvé le visage qui l’incarnera dans le futur ?