Elle avait marqué l'ouverture avec un décolleté plongeant et un discours touchant dans lequel elle avait clamé que "plus jamais un mur ne [devait] séparer des hommes". Clotilde Courau aura également marqué la clôture. Point de nouveau speech bouleversant pour la maîtresse de cérémonie, mais une robe et une main qui ont fait couler beaucoup d'encre. Ultraglamour, l'actrice de 47 ans vue récemment dans Le Ciel attendra a fait crépiter les flashs dans une robe voilée de couleur crème. Sous le voile, sa main droite de semblait toucher ce que beaucoup d'observateurs ont interprété comme un petit ventre rond. Toutefois la sublime épouse du prince Emmanuel-Philibert de Savoie, maman de deux enfants, Vittoria (13 ans) et Luisa (10 ans), n'arborait pas l'ombre d'un baby bump lors de l'ouverture sept jours plus tôt, où son décolleté très plongeant et son profil n'avaient rien laissé entrevoir. Mais non, la comédienne n'a rien à cacher, elle avait pris une jolie pose, ce qui a suffi à faire jaser.
Paul Verhoeven et son jury (parmi lesquels Maggie Gyllenhaal et Diego Luna) ont rendu leur verdict. Le traditionnel Ours d'or est revenu à On Body and Soul, un film hongrois d'Ildiko Enyedi qui raconte l'histoire d'amour étrange entre deux êtres solitaires dans un abattoir. La France rentre avec un superbe Ours d'argent pour le film Félicité, qui raconte le combat d'une mère à Kinshasa. Son réalisateur Alain Gomis a profité de la tribune allemande pour réclamer "Justice pour Théo" en recevant son prix.
Le jeune cinéaste français n'a pas été le seul à avoir politisé son intervention. Prix du meilleur réalisateur, le Finlandais Aki Kaurismäki – qui signe un nouveau plaidoyer pour les réfugiés dans L'Autre Côté de l'espoir – a été primé, tout comme Una mujer fantastica du Chilien Sebastian Lelio, autre favori qui hérite du prix du scénario. Le film dresse le portrait d'une femme transgenre qui doit se battre pour exister à la mort de son compagnon plus âgé.
Chez les acteurs, la belle Sud-Coréenne Kim Min-hee (la Mademoiselle de Park Chan-Wook) a été récompensée pour son rôle d'actrice au coeur brisé dans On the Beach at Night Alone d'Hang Sang-soo, et l'Autrichien Georg Friedrich (Bright nights) a été couronné pour son interprétation d'un père taiseux tentant de renouer avec son fils lors d'un road trip en Norvège. La Berlinale a également récompensé un documentaire, Istiyad Ashbah (Ghost Hunting), une expérience cinématographique en forme de thérapie collective sur le traumatisme d'anciens prisonniers palestiniens.