M6 s'est exprimé pour la première fois depuis le début de la polémique.
Le 28 septembre dernier, M6 diffusait le premier numéro de Dossier Tabou, intitulé L'islam en France : la République en échec. Une émission marquée par une vive altercation entre Bernard de la Villardière et des jeunes de Sevran, où a été tourné le programme. Des images qui ont indigné la bande en question, qualifiée de "mélange de salafistes et de dealers". Ces derniers ont mis en cause le journaliste de 58 ans en livrant leur version des faits à Buzzfeed.
Et, en plus d'avoir assuré que "la réalité [était] vraiment différente" des images qui ont été diffusées ou encore que l'animateur s'était montré "irrespectueux" envers eux en ne leur disant pas bonjour, les jeunes ont dévoilé une vidéo montrant Bernard de la Villardière en train de se disputer avec la bande. "Partout où j'ai été dans le monde, on m'a laissé bosser. Vous allez me laisser bosser ? Alors ! (...) Je fais ce que je veux. Je suis dans mon pays, et j'ai le droit de faire ce que je veux, d'accord ? (...) Arrête de me toucher, ok. Bon, alors, vous dégagez ! Vous dégagez !", a-t-il notamment lancé.
Face à cette polémique, M6 a pris la décision de réagir en accordant une interview à nos confrères de Puremédias. En plus d'avoir dévoilé une vidéo où l'on aperçoit le journaliste saluant les jeunes et leur parlant calmement, Vincent Régnier, le patron des magazines d'information du groupe M6, a défendu Bernard de la Villardière et son équipe de Dossier Tabou. Après avoir expliqué que l'émission avait pour "vocation d'être un débat", il a confié : "Tout d'un coup, on a l'impression qu'on est dans un combat où tous les éléments sont bons pour essayer de discréditer le travail de Bernard et de ses équipes, et donc, par ricochet, de M6, diffuseur de cette émission."
On accuse Bernard d'être manipulateur. Mais c'est l'inverse !
Après quoi, Vincent Régnier a expliqué que Bernard de la Villardière avait souhaité faire une interview d'un imam de "la mosquée dite 'des radars'" car beaucoup de jeunes l'ayant fréquentée "sont ensuite partis vers la Syrie", mais qu'il n'avait pu la réaliser à cause des jeunes : "Ils n'ont pas le temps de commencer que des jeunes interviennent en disant en gros qu'ils sont chez eux, qu'ils ne peuvent pas faire n'importe quoi dans cette interview. À ce moment-là, tout le monde parle calmement comme on peut le voir sur une nouvelle vidéo [disponible dans notre player, NDLR] qui n'a pas été diffusée dans l'émission ni sur le site internet." Et de préciser que l'animateur – à qui il est déjà arrivé d'être harcelé par des femmes – a bel et bien salué la bande et que tout se passait bien jusqu'à ce que cette dernière devienne intrusive.
"À un moment, les jeunes deviennent intrusifs et demandent à Bernard ce qu'il va poser comme questions. En gros, ils affirment qu'on ne peut pas travailler sans leur accord. Calmement, Bernard et ses équipes vont malgré tout commencer l'interview de l'imam. C'est à ce moment-là que l'agression va démarrer et que les images vont être tournées par les jeunes de la cité de Sevran", a déclaré Vincent Régnier. Après quoi, il s'est indigné que Bernard de la Villardière n'ait pas pu mener son interview à bien et a mis en cause Ousmane, l'un des jeunes qui ont témoigné.
"Je vous invite d'ailleurs à aller sur la page Facebook d'Ousmane, celui qui a tourné la vidéo. Vous verrez quel type de personnage il est (...). Les images tournées par les équipes de Bernard comme par les jeunes montrent ce qu'on voit : une agression pure et simple d'une équipe de tournage par cinq ou six jeunes qui ne veulent pas les laisser travailler ! C'est ça, la réalité des choses ! On accuse Bernard d'être manipulateur. Mais c'est l'inverse !", a confié le patron des magazines d'information du groupe M6, avant de conclure que le premier numéro de Dossier Tabou n'a en aucun cas montré une image déformée de Sevran.