Bernard Tapie ferait sans doute mieux de quitter Paris pour rejoindre Marseille, lui qui est le patron du journal La Provence. Le nombre d'heures d'ensoleillement par jour y est plus important et cela lui permettra de ne pas trop compter sur l'électricité. Victime d'une mésaventure avec EDF, il a bien failli vivre dans le noir à son domicile parisien...
Le journal Le Parisien rapporte que Bernard Tapie a été très surpris de voir sonner chez lui, à son très chic hôtel particulier - l'hôtel de Cavoye, qui pourrait valoir 80 millions d'euros - du quartier de Saint-Germain-des-Prés, un technicien d'EDF venu lui couper le courant, lundi 21 septembre 2020. Poli, l'homme d'affaires et ancien ministre de 77 ans a pris la peine de discuter avec son interlocuteur plutôt que de lui claquer la porte au nez. "Je l'invite à entrer, je lui offre un café et il m'explique qu'il est mandaté par EDF pour me couper l'électricité. Il a été stupéfait de me voir, il n'avait pas fait le rapprochement entre la société GBT [Groupe Bernard Tapie, NDLR] et moi", a-t-il raconté, ajoutant qu'il avait ensuite pu parler à un responsable d'Enedis, le gestionnaire du réseau public d'électricité.
Bernard Tapie, qui lutte toujours contre un cancer, a expliqué ce qui avait causé l'imbroglio autour de cette intervention dont il n'avait pas été prévenu. "Je lui ai expliqué que la liquidation judiciaire de mes biens n'est pas définitive et, qu'en plus, je paie moi-même mes factures de gaz et d'électricité. C'est fou, ils ont essayé de me couper l'électricité", a-t-il ajouté. Par ce "ils", le père de la chanteuse Sophie Tapie vise le Consortium de réalisation (CDR), l'entité qui a été désignée pour ses créanciers - dans le cadre de l'affaire du Crédit lyonnais - ainsi que "le mandataire judiciaire qui a ordonné l'intervention", précise le journal. Même le technicien, qui a finalement reçu l'ordre de ne pas couper l'électricité, s'est dit très mal à l'aise par cette mésaventure. "J'ai été touché de le voir dans cet état et, franchement, je trouve ça dégueulasse de l'attaquer en justice alors qu'il est aussi diminué physiquement", a-t-il lâché.
Bernard Tapie a de nouveau rendez-vous avec la justice ce mercredi 23 septembre dans le cadre de la procédure en appel de la mise en liquidation de ses biens. "Bernard Tapie, dans l'affaire de la vente en 1993 d'Adidas par le Crédit lyonnais, est sommé de rembourser les 404 millions d'euros obtenu lors d'un arbitrage contesté en 2008. Ses propositions pour rembourser sa dette (il affirme n'avoir touché que 270 millions d'euros lors de l'arbitrage) n'ont pas été acceptées par la justice", précise de son côté Le Point.