La deuxième couverture de Bertrand Cantat pour la Inrockuptibles, publiée cette semaine quatre ans après la première, depuis sa libération de prison ne passe pas. Au-delà des réactions scandalisées de nombreux journalistes, dont les explications pédagogues de Nadia Daam (Europe 1, arte, Slate), de la réaction ulcérée de Mathieu Kassovitz, ami de Jean-Louis Trintignant avec qui il partage actuellement l'affiche de Happy End (de Michael Haneke ), les soeurs Alysson et Vanessa Paradis optent pour une autre stratégie : montrer le visage de la victime, Marie Trintignant, plutôt que celui de son bourreau.
Sur un message Instagram qu'elles ont cosigné, les deux soeurs écrivent en légende d'un magnifique portrait de la défunte actrice : "Marie nous manque #lesinrocksdelahonte." Vanessa partage la vie de Samuel Benchetrit qui fut le compagnon de Marie et qui est le père de son fils Jules (19 ans), comédien en herbe. Le cinéaste et écrivain a rendu hommage à Marie dans un livre, Une nuit avec ma femme, paru en 2016.
Depuis la sortie mercredi des Inrockuptibles et de son interview de Bertrand Cantat, les réactions pleuvent sur les réseaux sociaux. Le site de Closer a repéré, par exemple, le message d'Emmanuelle Devos : "Marie Trintignant est en couverture de mon Instagram. Quel film aurait-elle sorti hier ? Quel spectacle jouerait-Elle ? Où aurais-je pu entendre sa jolie voix et m'émerveiller de sa présence magique ? Autour de quel poète, Jean-Louis et sa fille auraient créé un spectacle ? Pas de #marietrintignant pas de #polémique mais j'ai envie de voir Marie en couverture du prochain Elle par exemple..." Le chanteur Raphael a lui posté la couverture du livre de Samuel Benchetrit et ce conseil pour ses abonnés : "Relire un livre ami, un chef-d'oeuvre et ne pas penser à l'indécence." L'actrice Marina Hands mais aussi des milliers d'utilisateurs d'Instagram ont posté une photo de Marie en réaction au choix éditorial des Inrockuptibles.
Pour Nadia Daam comme sa consoeur de France 2 Catherine Ceylac, dont le coup de gueule après la première couv' de Cantat en 2013 repasse en boucle sur les réseaux sociaux, estime que le problème n'est pas qu'il soit libre – il a purgé sa peine –, mais qu'il soit dans la lumière.