Il n'y a eu qu'à regarder les gazettes et les journaux télévisés pour s'en convaincre : le succès exceptionnel du film The Artist a dopé la fréquentation des cours de claquettes et suscité des vocations.
Bob Sinclar lui-même semble avoir apprécié immodérément la performance de Jean Dujardin en George Valentin et de Bérénice Bejo en Peppy Miller, au point de s'en inspirer et même de la pasticher avec le plus grand chic dans le clip de son nouveau morceau, Groupie, que Purepeople.com vous dévoile en exclusivité.
Dans le teaser préalablement révélé, on découvrait le DJ français cheveux gominés et moustache soigneusement peignée, se lançant dans un étonnant mix sur gramophones pour les beaux yeux d'une piquante diva brune à la féminité aussi ensorcelante que farouche, bien décidée à ne pas être une groupie facile ("You can't use me, excuse me, I am no groupie")... Après avoir employé la manière douce (Far l'amore feat. Raffaella Carrà) et testé la méthode plus directe (F*** with you feat. Sophie Ellis-Bextor) sur son dernier album Disco Crash, Bob Sinclar est prêt à sortir le grand jeu pour ladite Daisy Lacour.
Fort de quelques cours dispensés par l'éminent claquettiste Jeremie Champagne, Bob Sinclar se fond à son tour dans cet âge d'or passé d'Hollywood, le soulier alerte et la facétie en éveil. L'idole des dancefloors, qui ne doit pas manquer de groupies au gré de son marathon des clubs (toutes les dates sur son site officiel www.bobsinclar.com), se fait gentleman old school, use de tous les effets de séduction possibles (y compris le vol plané suspendu à un filin) et offre à cette disciple de Peppy Miller le set privé que son charme mérite. La glace est brisée, et le tandem célèbre sa belle complicité avec un numéro de duettistes emprunté au film oscarisé de Michel Hazanavicius, tandis que les pavillons des gramophones exhalent leur entêtante ritournelle rétro-house. Un pastiche habilement mis en abyme (le film Groupie passe à la télévision tandis qu'un Bob Sinclar version 2012 voit entrer dans un bar une brune incendiaire) qui s'autorise toutefois quelques licences, audaces modernes échappant à la bienséance d'antan, avec des lyrics tels que "you wanna slap my ass" !
Une bande-son détonnante qui a tout de même gardé de la grande époque des films muets ce son de tack piano reconnaissable, rappelant que, inlassablement, Bob Sinclar aime puiser dans les sons divers et passés les ambitions musicales de demain, mariant sans complexe vintage et hype pour composer la house music d'aujourd'hui.
G.J.