Boris Johnson, sur la sellette depuis le Partygate et notamment son anniversaire célébré pendant un confinement, est également empêtré dans une autre affaire. Des échanges de messages venant du ministère des Affaires étrangères prouvent qu'il a bien joué un rôle pour un ami de son épouse et mère de ses deux derniers enfants Carrie, Paul "Pen" Farthing, pour exfiltrer des animaux de l'association Nowzad hors de Kaboul, alors que des locaux mourraient sans pouvoir quitter le pays après la prise du pouvoir par les Talibans en septembre 2020.
Au mois de décembre, le Premier ministre britannique déclarait qu'il était absurde de penser qu'il avait aidé Pen Farthing, après que des bénévoles de son association affirment que ce dernier avait fait pression sur la première dame britannique. "Ce que je peux vous dire, c'est que l'opération aérienne pour sauver 15000 personnes de Kaboul a été l'un des accomplissements militaires les plus impressionnants depuis les cinquante dernières années", avait déclaré aux médias de son pays le dirigeant anglais. Sir Laurie Bristow, sur le terrain en Afghanistan en tant qu'ambassadeur, confirme qu'aucun Afghan qui aurait pu être sauvé n'a été abandonné à cause de cet avion exfiltrant des animaux. Le ministère de la Défense a insisté ce 26 janvier 2022 sur le fait que le Premier ministre ne lui a jamais demandé d'écarter des Afghans pour les animaux de monsieur Farthing.
De son côté, l'un des membres de l'association Dominic Dyer avait déclaré sur les ondes de LBC Radio qu'il connaît Carrie Johnson et qu'il a fait pression auprès d'elle pour aider le refuge de 170 animaux et son personnel à prendre l'avion. Le ministère des Affaires étrangères aurait donc validé ce départ.
L'opposition travailliste accuse depuis Boris Johnson d'être un menteur pathologique. "[Boris Johnson] n'aurait jamais dû faire passer en priorité des animaux hors d'Afghanistan alors que des Afghans qui ont travaillé pour notre armée étaient laissés de côté", a déclaré John Healey, membre du Labour.
Le porte-parole du chef du gouvernement insiste sur le fait que le Premier ministre n'a pas donné d'instructions pour cette opération. Mais il doit faire face à la divulgation par la commission des Affaires étrangères d'e-mails qui montrent des fonctionnaires reliant la prise de décision en faveur de ces animaux avec le Premier ministre. Une lettre de l'ex secrétaire parlementaire privée auprès du Premier ministre, Trudy Harrison, a aussi fait surface, annonçant que l'organisation Nowzad aurait un charter à sa disposition dans le cadre de l'évacuation de l'Afghanistan.
La première concernée, l'association Nowzad, a publié un communiqué pour faire sa mise au point, s'insurgeant contre la récupération politique de cette affaire : "En tant qu'organisme de bienfaisance, nous n'avons eu aucun contrôle sur les communications des services gouvernementaux qui ont autorisé le départ du personnel de Nowzad. Nous l'avons découvert en même temps que tout le monde, lorsque (le secrétaire à la Défense) Ben Wallace a tweeté notre approbation à 1h30 du matin le 25 août. Malheureusement, il était trop tard pour s'assurer que le vol d'évacuation pour lequel nos supporters avaient collecté des fonds serait en mesure de transporter notre personnel en toute sécurité. Seul Pen Farthing (détenteur d'un passeport britannique), avec les animaux sauvés de Nowzad dans la soute, a pu quitter l'aéroport de Kaboul après la fin de l'opération Pitting par l'armée britannique. Aucun militaire britannique n'a été mis en danger ou n'a soutenu Pen Farthing lors de ses deux tentatives d'accès à l'aéroport de Kaboul."