En France, pour les animaux, Brigitte Bardot n'a rien obtenu. Les promesses non tenues de Nicolas Sarkozy lui donnent envie de pleurer. C'est que déclarait en novembre l'ancienne actrice dans Ici Paris. Le président la désespère et ce n'est pas la multitude de courriers et lettres ouvertes qu'elle lui a envoyés qui ont changé quoi que ce soit. Il fait la sourde oreille, Bardot éructe, exprime son dégoût et dit de Carla Bruni qu'elle est "aussi belle que mal élevée". La passionaria de la cause animale ne manque de piquant et d'insolence quand il s'agit de défendre les bêtes à plumes, poils ou écailles. A contrario, elle est capable d'une grande bienveillance lorsque l'on accède à ses demandes, comme Vladimir Poutine par exemple.
Dans une lettre envoyée au Premier ministre russe mardi, Brigitte Bardot le remercie d'avoir interdit le commerce des peaux de phoques du Groenland. Dans une lettre ouverte, elle remercie son Poutine "pour ce plus beau des cadeaux de Noël". "Mon Premier ministre préféré, je vous souhaite le meilleur pour les mois et les années qui viennent (...) Merci infiniment d'avoir toujours été attentif à mes suppliques, je regrette de ne pas bénéficier d'un pareil soutien dans mon propre pays qui est scandaleusement rétrograde lorsque s'agit de défendre les animaux." Très certainement, mais on a la liberté de la presse...
Reste que cette interdiction est une vraie victoire pour Brigitte Bardot. La Russie était, avec la Chine, l'un des deux derniers grands acheteurs de produits dérivés provenant des phoques chassés au Canada. Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) estime que 90% des exportations canadiennes de peaux de phoques étaient destinées à la Russie. Par conséquent, l'organisation considère que "la disparition de ce marché constitue une victoire majeure" pour la cause animale.
Le 6 novembre 1973, Brigitte Bardot faisait ses adieux au cinéma et jurait de consacrer tout son temps, son argent et son énergie à la défense des animaux. Après avoir avoir été bouleversée par un reportage, elle se rend au Canada avec l'IFAW, pour dénoncer la chasse aux phoques. Ce voyage extrêmement médiatisé en mars 1977 est la première image forte de la nouvelle Brigitte Bardot. À 77 ans, elle ne lâche rien et vient de vendre son nom au profit de sa fondation.