Ce vendredi 13 mai, si le film Polisse, troisième long métrage de Maïwenn qui a été extrêmement bien accueilli par la presse, est l'un des événements du jour de ce 64e festival de Cannes, une projection attire également toute l'attention : celle du documentaire Unlawful Killing.
Écrit par Keith Allen (le papa de la chanteuse Lily Allen), ce long métrage percutant donne sa version des faits sur la mort de la princesse Diana, décédée le 31 août 1997 à Paris, dans le tunnel proche du pont de l'Alma, où elle circulait avec son compagnon Dodi Al-Fayed, leur chauffeur Henri Paul et le garde du corps d'Al-Fayed, Trevor Rees-Jones.
Ce documentaire rejoint la théorie de Mohamed Al-Fayed , père du défunt Dodi, qui affirme depuis toujours que son fils et Lady Di - première épouse du prince Charles et mère de William - qui vient de se marier avec la jolie Kate - et Harry - ont été victimes d'une machination initiée par les services secrets britanniques à la demande de personnalités haut placées. La couronne britannique y est clairement pointée du doigt.
Le réalisateur propose aux spectateurs une théorie du complot nourrie par de nombreux témoignages, et une mise en avant de la lenteur étonnante dont ont fait preuve les secours pour transférer le corps de la princesse à l'hôpital. Certains propos de la princesse elle-même appuient l'hypothèse du meurtre prémédité : "Mon hobby ? Tenter de rester en vie ", avait-elle déclaré quelques mois avant son décès. Un cliché (volé?) de cette dernière au seuil de sa mort serait aussi révélé dans le documentaire.
Ce projet, qualifié par le cinéaste comme "l'investigation de l'investigation", a été censuré en Grande-Bretagne, notamment à cause des visuels inédits de l'accident qui y sont dévoilés, mais également pour son positionnement clairement accusateur envers la famille royale. Le producteur, le richissime homme d'affaires Mohamed Al-Fayed, serait présent actuellement à Cannes pour promouvoir le film...
le documentaire se présente donc comme "l'enquête sur l'enquête" officielle conduite en 2007-2008, et dénonce pêle-mêle sans nuance, la "mafia en diadèmes", la justice "royale" et les médias. Le film montre cette photo en noir et blanc, avec beaucoup de grain, de Diana mourante, effondrée à l'arrière de la voiture, sans blessure visible sur le visage. "Une photo en aucun cas aussi choc qu'on ne l'imaginait", a souligné le réalisateur, présent à Cannes.
Des amis de Diana et Dodi évoquent leurs craintes récurrentes à l'époque que le Prince Charles organise un accident où Diana serait grièvement blessée et parlent du projet de Dodi d'acheter une maison en Californie et d'acquérir un studio de cinéma. Le film s'attarde sur l'enfance dans l'Allemagne nazie du Prince Philippe , qu'un psychologue présente comme un malade mental et un coureur, sans apporter beaucoup d'éléments à l'appui de ces allégations. Contactée par le metteur en scène, la famille royale s'est, bien entendu, refusée à tout commentaire.
Mohammed al-Fayed est filmé devant le monument dédié à son fils dans la campagne britannique, et espère que Dodi le voit lorsqu'il fait brûler les insignes royaux de Harrods, le grand magasin fournisseur attitré de la reine, dont il est le propriétaire à l'époque. "Ils ne nous auraient pas acceptés, moi ou mon fils", dit-il, "et quand i est tombé amoureux de Diana, ils ont tué la princesse". De son côté, Keith Allen se perrmet d'avancer :"De plus en plus de gens commencent à comprendre ce que signifient réellement les conclusions de cette enquête accablante, nous pourrions assister bientôt à ce que l'establishment britannique redoute le plus: la fin de la monarchie". Avant le générique on voit défiler une image grimaçante de la Reine Elizabeth II.
Deux semaines après l'image idyllique qu'a renvoyée l'Angleterre avec le mariage de Kate et William (à présent en voyage de noces), ce coup de publicité peu glamour risque de faire trembler le Palais de Buckingham...