À croire que chaque année, Marion Cotillard repousse les attentes et frappe encore plus fort. Au grand dam de ses détracteurs, lassés de la voir trop souvent sur les écrans, l'actrice française sera encore très présente au Festival de Cannes 2016, où deux de ses films seront présentés en compétition pendant la quinzaine.
Il n'y a pourtant aucune surprise. Présente au casting du nouveau film de Xavier Dolan, Juste la fin du monde, Marion Cotillard y donnera la réplique à Gaspard Ulliel, Vincent Cassel, Léa Seydoux et Nathalie Baye. Adapté de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce, le long métrage raconte l'après-midi en famille d'un jeune auteur qui, après 12 ans d'absence, retourne dans son village natal afin d'annoncer aux siens sa mort prochaine. Pour Xavier Dolan, qui avait fait sensation il y a deux ans avec l'éblouissant Mommy, c'est la Palme d'or qui est visée.
D'un film francophone à un film français, il n'y a qu'un pas, que Marion Cotillard a franchi en apparaissant également sur l'affiche de Mal de pierres. Réalisé par Nicole Garcia, ce drame met en scène, Gabrielle, une jeune femme qui a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d'une passion absolue fait scandale. A une époque où l'on destine d'abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d'elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l'aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu'on l'envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d'Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d'aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois, on ne lui prendra pas ce qu'elle nomme "la chose principale". Gabrielle veut aller au bout de son rêve.
L'histoire d'amour entre Cotillard et Cannes se poursuit donc. En 2011, la naissance de Marcel l'avait empêchée de se rendre à Cannes pour Minuit à Paris, mais elle prenait sa revanche l'année suivante en éblouissant la critique dans De rouille et d'os. En 2013, elle défend deux films, The Immigrant et Blood Ties, tous deux accueillis hélas très froidement. L'espoir revient en 2014 avec Deux jours, une nuit des frères Dardenne, mais Marion – qui sera nommée à l'Oscar pour cette prestation – rate encore le prix d'interprétation. Enfin en 2015, elle refait coup double avec d'un côté Le Petit Prince, et surtout Macbeth en compétition, avec là encore un échec côté palmarès. En espérant que notre Frenchie brise pour de bon la malédiction avec un prix d'interprétation qui manque à son impressionnant palmarès.