Le Festival de Cannes ne serait pas le Festival de Cannes sans son lot de polémiques. Encore faut-il être certain que cela en soit une...
Samedi 10 juillet 2021, toute l'équipe du film La Fracture, réalisé par Catherine Corsini, a participé à une conférence de presse, au lendemain de sa montée des marches durant laquelle Marina Foïs et Pio Marmaï s'étaient montrés particulièrement déchaînés. Un moment d'amusement sur le tapis rouge du palais des Festivals, qui se veut d'ordinaire un peu plus solennel. A chacun sa façon de monter les mythiques marches...
Dans La Fracture, Pio Marmaï incarne un gilet jaune prénommé Yann, qui se retrouve dans un service d'urgences au bord de l'asphyxie, après avoir été blessé lors d'une manifestation. Il a été touché par une grenade tirée par les forces de l'ordre alors qu'il conduisait son camion. Il y rencontre Raf (Valeria Bruni Tedeschi) et Julie (Marina Foïs), un couple au bord de la rupture. L'hôpital, sous pression, doit fermer ses portes. Le personnel est débordé. Une nuit qui s'annonce alors bien longue.
Lors de la conférence de presse, l'équipe de La Fracture a été questionné par une journaliste de Brut qui leur a posé la question suivante (à partie de la 29e minute dans la vidéo figurant notre diaporama) :"Pio, dans le film, vous avez beaucoup de choses à dire à Emmanuel Macron. Toute l'équipe, j'aurais aimé savoir si vous aviez des choses à dire à Emmanuel Macron et s'il vous invitait pour voir le film à l'Elysée, qu'auriez-vous envie de lui dire ?"
Pio Marmaï a alors pris la parole. "J'ai pas grand chose à dire à pas grand monde, certainement pas à Emmanuel Macron. Je ne donne de leçon à personne, en tant qu'acteur je n'ai rien à montré à personne, a-t-il débuté sa réponse. Cela dit, ce que j'estime, c'est que c'est fort ce que j'essaye de raconter en jouant ce mec. Y a cet endroit de la révolte qui m'a toujours été assez intime, qui touche de l'ordre de l'intime, de l'individu... Comme on pousse les gens à un moment de fragilité et de violence pareille, c'est sur qu'il y a un moment il y a une maladresse qui peut surgir, un moment un peu de dureté, de révolte dure, brute. Moi c'est ça que j'ai essayé de raconter. (...) Comment on essaye de s'accrocher au réel quand on est poussé dans un endroit de fragilité totale." Et c'est alors que Pio Marmaï a poursuivi : "Encore une fois, Macron, j'aimerais bien aller chez lui en passant par les chiottes et les tuyaux et lui péter la gueule, ça évidemment, un peu comme tout le monde dans l'absolu, mais ce qui est intéressant c'est de ce dire, comment on raconte cette révolte." Autant de mots qui ne cessent d'être repris depuis que Pio Marmaï les a prononcés. Une polémique aurait été déclenchée, et sur laquelle Christophe Castaner, ancien ministre de l'Intérieur, a réagi sur Twitter. "L'appel à la violence n'a sa place nulle part, et votre statut 'd'artiste' ne le rend ni plus intelligent ni plus acceptable. C'est même l'inverse : vous remportez la palme du propos le plus vulgaire", a-t-il écrit.
Or, les mots prononcés par Pio Marmaï sont en réalité une référence à son personnage dans La Fracture. Dans le film, son personnage explique à une autre patiente se trouvant comme lui à l'hôpital le but de la manifestation à laquelle il participait, et où il a été blessé.
A la fin de sa réponse, l'acteur de 36 ans - également à l'affiche de Comment je suis devenu super héros sur Netflix - a conclu sur le sujet en disant : "Si j'avais Macron en face de moi, je lui dirais : 'Merde mon pote, qu'est ce qui se passe là ? Mec qu'est ce qui est en train de se passer ?' Mais malheureusement il n'est pas là..."