Carla Bruni parle enfin de son disque. Le 1er avril sort son quatrième album intitulé Little French Songs. On en connaît l'ensoleillé single, Chez Keith et Anita, l'émouvant J'arrive à toi et cette reprise en italien du Douce France dont la maquette avait été dérobée en février 2011 et publiée sur le Net. On sait également qu'elle a écrit une chanson pour Nicolas Sarkozy, son époux, qu'elle a intitulée Mon Raymond. Dans un long entretien accordé à l'excellente journaliste Sophie Delassein pour le Nouvel Observateur, Carla révèle les autres trésors de ce disque, comme cette chanson, Darling, dédiée à son meilleur ami, François Baudot, qui s'est suicidé en mai 2010. Cette interview est aussi l'occasion d'évoquer son image publique et la violence qu'elle inspire parfois.
"Je ne consulte aucun réseau social. Je suis nulle et ne suis pas de cette génération", confie Carla Bruni. De fait, elle s'épargne ainsi les commentaires parfois violents d'internautes. Elle en est cependant consciente : "On me dit souvent que j'inspire une violence démente, ce n'est pas de mon fait ! Je ne suis pas violente, ni impolie ni provocante d'ailleurs. J'en suis donc victime, tout en ayant conscience qu'elle est inévitable au-delà d'un certain degré de notoriété." Malgré cette violence et les épreuves de la vie, Carla estime ne pas être quelqu'un de "tourmenté".
Dans le texte d'une nouvelle chanson, assez singulièrement baptisée Le Pingouin, Carla Bruni s'adresse à cette violence : "C'est une chanson sur les malappris, ces gens désagréables, qui restent mystérieux pour moi. Quand on me parle mal, comme je suis à la fois courtoise et timide, je reste interdite. La courtoisie est une grâce, je ne trouve pas d'excuse à ceux qui n'en ont pas. Certains pensent que je parle des journalistes : c'est faux." Et Carla d'évoquer Les Diseurs, une chanson qu'elle n'a pas retenue pour l'album, mais annoncé par certains comme sa réponse aux journalistes guère tendres avec son époux lors des élections : "Cette chanson ne visait pas les journalistes mais les ragots, qui sont les mêmes dans un village de trente habitants ou à New York. (...) Moi-même, qui ai horreur qu'on colporte des rumeurs sur moi, il peut m'arriver d'en dire sur les autres. J'ai exclu cette chanson de mon album parce qu'elle était ratée musicalement." Voilà qui met fin à des mois d'interrogation ; Carla ne règle pas ses comptes avec notre profession en chanson.
Pour le Nouvel Observateur, Carla Bruni répond à une autre polémique : non, elle ne fait pas référence à l'affaire DSK quand, dans Chez Keith et Anita, elle chante le mot "Sofitel". La chanson a été écrite en septembre 2010, plusieurs mois avant l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York. Circulez... y a rien à voir ! Quant à la politique, l'artiste se refuse à tout commentaire, estimant qu'il serait "déplacé" de le faire. Alors imaginez bien qu'elle botte en touche quand on lui parle de l'hypothétique retour de son "Raymond" en 2017 : "Concernant l'avenir politique de mon mari, je n'y pense pas, car ce n'est pas à moi de le faire. Cela dit, j'espère pouvoir faire de la musique jusqu'à ma mort."
L'intégralité de cette interview de Carla Bruni est à découvrir dans "Le Nouvel Observateur" en kiosques le 14 mars 2013.