Carla Bruni-Sarkozy s'est éloignée des podiums depuis plus de quinze ans, se lançant avec le succès que l'on connaît dans une carrière d'auteur, compositrice et interprète. Actuellement en tournée dans toute la France, l'ex-première dame s'est offert un des défilés les plus attendus de cette semaine de la Couture parisienne : celui du retour de la maison Schiaparelli, 40 ans après le décès de sa créatrice, Elsa, 60 ans après son dernier défilé. Un retour dans la lumière pour lequel oeuvre depuis quelques années la meilleure amie de Carla, Farida Khelfa.
Nouvelle naissance
Ce défilé, c'est l'histoire d'une renaissance. En 2007, Diego Della Valle, PDG de Tod's, entend relancer Schiaparelli comme il l'a fait pour Roger Vivier. À l'instar de ce qu'il a imaginé pour l'historique chausseur dont Inès de la Fressange est devenue l'ambassadrice, l'homme d'affaires commence par choisir Farida Khelfa pour incarner la femme Schiaparelli du XXIe siècle. La maison de couture se réinstalle place Vendôme. En juillet dernier, Christian Lacroix signait une collection unique en hommage à la créatrice. En septembre, Marco Zanini, ancien de chez Rochas, prend officiellement la tête de la création tandis que Schiaparelli devient "Membre invité" par la Chambre syndicale de la haute couture. C'est cette première collection, tant attendue, que Farida Khelfa (d'une élégance folle) et Marco Zanini étaient fiers de présenter ce lundi 20 janvier à 10 heures du matin place Vendôme.
Farida Khelfa, qui épousait en septembre 2012 Henri Seydoux après 17 ans de vie commune, pouvait compter sur la présence de ses témoins de mariage : Carla Bruni-Sarkozy et Elle Macpherson , elles étaient au premier rang. Jean-Paul Gaultier, qui fut le premier à faire défiler Farida à la fin des années 70 et dont elle est devenue la muse, était là. Inès de la Fressange a elle aussi foulé le tapis rose "shocking" Schiaparelli qui menait les invités au podium. Un podium scruté avec attention par Diego Della Villa, l'homme qui rend cette nouvelle naissance possible.
Excentricité et élégance
Elsa Schiaparelli, grande rivale de Coco Chanel, incarnait une mode des années 30 décomplexée. Elle collaborait avec des artistes aussi fondamentaux que provocants pour leur époque, Cocteau et Dali. Elle habillait autant la duchesse de Windsor que l'indépendante Mae West. Aussi les rédactrices de mode les plus influentes ont-elles assisté lundi au défilé : Emmanuelle Alt du Vogue Français, Anna Wintour du Vogue américain, Anna Dello Russo du Vogue Japon, Franca Sozzani du Vogue italien, la très respectée Suzy Menkès de l'Herald Tribune et l'héroïne Carine Roitfeld, fondatrice de CR Fashion Book et désormais Global fashion director pour l'ensemble des éditions du magazine Harper's Bazaar.
Le directeur de création Marco Zanini dit s'être emparé des imprimés et tissus historiques de la maison Shiaparelli pour les retravailler avec les meilleurs artisans de Paris comme le brodeur Lesage. Mot clés répétés à l'envie : excentricité et élégance. Au final, un Jean-Paul Gaultier conquis : "C'est très beau et poétique, très moderne, déglingué mais aussi très portable". Carla Bruni, superbe en noir, a trouvé la collection "magnifique et aussi extrêmement simple", a-t-elle confié au Point. "Je le porterais avec grand plaisir. [...] C'est tout à fait portable par les femmes d'aujourd'hui, ajoute l'artiste, évidement séduite par les tailleurs veste-pantalon. C'est un nouveau Schiaparelli, avec le parfum de la légende."