Actrice solaire et talentueuse, Cécile de France revient au cinéma dans La Belle Saison, une histoire d'amour mise en scène par Catherine Corsini dans laquelle elle tombe sous le charme du personnage incarné par Izïa Higelin, dans la France des années 1970. Interrogée par le magazine Elle, l'actrice belge se confie sur ses rôles, mais aborde aussi l'intime en revenant sur son enfance.
C'est sans doute de cette éducation que je tiens cette liberté.
Il y a trois ans, Cécile de France racontait dans Grazia : "J'ai fait récemment une interview pour le magazine Psychologies et la journaliste voulait absolument que je lui parle de mes cassures, de mes traumatismes, mais si j'en avais, je ne le dirais pas. Je ne veux pas que l'on sache ! Que les gens pensent que j'ai une vie banale, ça me va tout à fait !" Sa vie aujourd'hui est calme, mais son enfance sortait de l'ordinaire, comme elle le confie dans le magazine Elle. Ses parents étaient nudistes : "C'est sans doute de cette éducation que je tiens cette liberté." Ne cherchez pas de traumatisme, bien au contraire ! Avec son père et sa mère, des "anarchistes", c'était joyeux. Ils l'ont eue très jeunes, à 16 ans : "Des enfants eux-mêmes", souligne la revue Elle. Un cadre qui n'était pas classique mais qui ne l'a pas empêchée de devenir l'une des actrices les plus stables et solides que l'on connaisse, heureuse maman de deux enfants avec son bien-aimé le musicien Guillaume Siron. Son éducation l'a aussi amenée à être l'une des rares comédiennes à ne jamais avoir été égérie d'une marque : "Ce n'est pas ma culture, j'aurais l'impression de trahir tout ce que mes parents m'ont transmis."
J'étais devenue la lesbienne du cinéma français !
Avec son rôle dans La Belle Saison, elle se glisse une nouvelle fois dans la peau d'un personnage lesbien après la trilogie de Cédric Klapisch initiée par L'Auberge espagnole, Haute tension et Soeur Sourire. Alors, l'artiste hétérosexuelle avoue, dans TGV Magazine : "À un moment, j'avoue avoir eu peur de ne faire que ça et d'en être malheureuse. Je craignais que les réalisateurs s'empêchent de m'imaginer autrement." Tout en ajoutant, en militante de la cause gay et assumant totalement ses choix artistiques : "J'étais devenue la lesbienne du cinéma français ! Cela ne me dérange pas du tout, je suis même fière de porter cet étendard, fière que l'on puisse s'identifier à mes personnages." Et la réalisatrice Catherine Corsini l'a convaincue de retenter l'expérience d'un rôle de femme qui aime une femme avec son beau scénario.
Sa partenaire Izïa Higelin a toutefois mal vécu le tournage des scènes d'amour. "Les scènes de nu et d'amour, c'est peut-être la dernière fois pour moi. Je les ai vraiment mal vécues, je ne pensais pas que ça me déplairait à ce point. Il n'y en avait pas autant dans le script original mais Catherine [Corsini] trouvait qu'on faisait un peu trop copines avec Cécile. Donc elle en a rajouté pas mal. Et honnêtement, ça m'a mise très mal à l'aise. C'était la première fois que j'osais et je n'ai vraiment pas aimé faire ça", a-t-elle confié dans Technikart. Ce qui ne l'a pas empêchée de très bien s'entendre avec Cécile, un amour de comédienne.
La Belle Saison, en salles le 19 août
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Elle du 24 juillet